Décès de Mohammad Sayfud-din Sauterelle : la reconstitution des faits met à jour un scénario macabre

• Des zones d’ombre persistent

Deux semaines après la découverte macabre du corps sans vie de Mohammad Sayfud-din Sauterelle, 21 ans, le DI Lullith et son équipe de la CID de Port-Louis Nord, sous la direction du DSP Ramsawok, du Surintenant de Police Bansoodeb et sous le commandement de l’ACP Oozeer, ont reconduit les cinq suspects arrêtés sur les lieux du crime, le mercredi 11 septembre 2024. Les individus impliqués sont Michel Lebon, 39 ans, son frère Luciano Lebon, 46 ans, Yves Louis Latouche, 34 ans, Denis Clarel Joseph, 31 ans, et Doovesh Chinniah, 24 ans. Cette reconstitution visait à éclaircir les événements ayant conduit à la mort tragique du jeune Mohammad Sayfud-din Sauterelle, un habitant de Souillac, et à préciser le rôle de chaque suspect dans l’affaire.

Selon les premiers éléments recueillis au cours des interrogatoires, les suspects ont affirmé que Mohammad Sayfud-din Sauterelle est mort d’une overdose. La victime aurait consommé de l’héroïne avec ses complices à Cité Briqueterie, une région réputée tristement pour ses activités liées à la drogue. Après avoir constaté qu’il ne se réveillait plus, les cinq hommes, pris de panique à l’idée de se retrouver mêlés à ce décès, ont décidé de se débarrasser de son corps à Roche-Bois. Ils ont enveloppé sa tête dans des sacs en plastique, craignant qu’il ne vomisse durant le trajet à moto, au cas où il serait encore en vie. Le cadavre du jeune homme a été découvert plus tard dans la journée du 23 août dernier.

Lors de la reconstitution qui s’est déroulée sous forte mobilisation policière, les cinq suspects ont montré aux enquêteurs la manière dont ils se sont débarrassés du corps de Mohammad Sayfud-din Sauterelle. Ils ont expliqué comment, à l’aide d’une motocyclette, ils ont transporté le cadavre de Cité Briqueterie à Roche-Bois. Les enquêteurs ont passé au crible leurs moindres gestes, cherchant à comprendre les événements qui se sont déroulés dans la nuit du vendredi 23 août jusqu’au matin du samedi 24 août.

La reconstitution a duré environ trois heures, de 10 heures à 13 heures, durant laquelle les forces de l’ordre ont minutieusement suivi les indications des suspects. Ces derniers ont retracé leur trajet en moto et ont montré comment ils ont laissé le corps de la victime à l’Allée Tamarin, avant de retourner chez eux. 

Pendant que les deux frères Lebon s’occupaient du transport du corps de Mohammad Sayfud-din Sauterelle, leurs complices, Yves Louis Latouche et Clarel Joseph, faisaient le guet aux abords de la scène. Après avoir déposé le cadavre, les suspects auraient pris soin de brûler les vêtements du jeune homme, cherchant ainsi à éliminer toute trace de l’acte criminel.

Malgré les aveux partiels des suspects, la police reste convaincue que des zones d’ombre entourent encore cette affaire. L’hypothèse d’une simple overdose suivie d’un acte de panique est remise en question par plusieurs indices, notamment le fait que les cinq hommes aient pris soin de cacher le corps et de détruire les preuves. Après la reconstitution des faits, ils ont été reconduits en cellule policière. 

La police a clairement indiqué qu’elle s’opposera à leur remise en liberté sous caution. Ils seront probablement envoyés en détention à la prison de Beau-Bassin en attendant que d’autres éléments viennent éclaircir ce crime.