S’il se dit soulagé à la suite de l’arrestation des assassins de son épouse, le ressortissant français laisse néanmoins entendre que si la police avait considéré ses doutes l’année dernière, le couple Sookur ne serait peut-être pas mort…
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Ses doutes ont enfin été confirmés, mais de façon ô combien tragique… « C’est dommage qu’il ait fallu attendre qu’il y ait deux autres morts pour élucider le décès de ma femme », lâche Pascal Lovelou dans un entretien à Le Dimanche/L’Hebdo. Depuis la mort de Khatiba Goburdhun, 57 ans, en mars 2022, il rejetait le rapport de l’autopsie qui avait conclu à un œdème pulmonaire, soit une cause naturelle. Les aveux de Sandrine Rathbone et Nacir Bukreedun, épinglés initialement pour le meurtre du couple Presram et Indira Sookur, lui donnent raison : son épouse a bel et bien été assassinée.
Néanmoins, le ressortissant français se dit soulagé par les développements dans l’enquête menée par la Major Crime Investigation Team sous la direction du surintendant de police Heman Dass Ghoora. Il dit suivre l’affaire dans les médias et sur les réseaux sociaux en France.
Pascal Lovelou explique que Khatiba Goburdhun avait passé de nombreuses années en Europe avec lui. Mais depuis quelque temps, elle avait choisi de se poser à Maurice, tandis que lui, détenant la double nationalité, faisait des allers-retours entre Maurice et la France.
Il confie que, de retour à Maurice pour les funérailles de son épouse à la suite de son décès subit en mars 2022, il avait remarqué une ecchymose près de son œil. Il soutient avoir tenté d’attirer l’attention de la police. Conscient que Khatiba Goburdhun était en bonne santé et menait une vie paisible, il avait immédiatement suspecté un acte malveillant et en avait informé les autorités.
Dans une Precautionary Measure, il avait exprimé ses doutes, et avec le soutien de ses avocats, Mes Saud Peerun et Shameer Hussenboccus, il avait entamé des démarches pour qu’une contre-autopsie soit pratiquée. « Je ne pouvais pas accepter que ma femme soit décédée d’un œdème pulmonaire. Khatiba n’a jamais été malade », partage le veuf.
Cependant, la police n’avait, à l’époque, pas pris ses doutes au sérieux, en s’appuyant sur le rapport d’autopsie du médecin-légiste de la police, Shaila Jankee Prasad. « Le médecin légiste n’a pas fait sérieusement son travail. Ma femme n’a pas bu d’alcool et elle avait des marques sous l’œil », déplore Pascal Lovelou.
Certaines incohérences dans ce cas auraient dû alerter la police, fustige-t-il. « La police n’a pas fait son travail et le médecin légiste a bâclé le sien. Je ne sais pas comment le médecin a conclu à un œdème pulmonaire ! » dénonce le veuf.
Il regrette également que des amis de son épouse, qui étaient en sa compagnie la veille, n’aient pas été entendus. « Ils auraient pu confirmer qu’elle était en parfaite santé », tonne Pascal Lovelou.
À Le Dimanche/L’Hebdo, Pascal Lovelou évoque ses derniers échanges téléphoniques avec Khatiba Goburdhun en mars 2022. Il parle notamment d’une photo montrant une boîte remplie de billets de banque que son épouse lui avait envoyée, affirmant que ladite boîte appartenait aux nouveaux locataires, le couple Sandrine Rathbone-Nacir Bukreedun. Ils occupaient le rez-de-chaussée de la maison. Selon le ressortissant français, c’est cela qui aurait entraîné la mort de son épouse.
II relate que Sandrine Rathbone et Nacir Bukreedun prétendaient être à court d’argent et ne voulaient pas payer le loyer de la maison. « Ils se disputaient avec Khatiba, quand elle leur réclamait le loyer », déclare-t-il.
Selon l’époux, à un moment donné, le couple aurait appris que Khatiba Goburdhun avait découvert cette somme d’argent et avait pris une photo de la boîte remplie d’argent avec son téléphone portable. Cependant, après la découverte du cadavre de Khatiba en mars, à son retour à Maurice, il soutient ne pas avoir retrouvé cette photo dans la galerie du téléphone portable de sa femme, ce qui le fait soupçonner que Sandrine Rathbone et Nacir Bukreedun l’auraient effacée. De plus, dans le cercle proche de la défunte, on apprend que Sandrine Rathbone aurait contacté Pascal Lovelou pour lui annoncer le décès de Khatiba Goburdhun.
Aujourd’hui, plus d’un an après le décès de son épouse, Pascal Lovelou souhaite que justice soit rendue. Pendant plus d’un an, l’assassinat de sa femme est resté impuni. Mais plus maintenant.
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