Décès de John Mick Martingale dans sa cellule : Un rapport de l’enquête de la CID déjà transmis au bureau du DPP

• La police a un témoignage du disparu exprimant son intention de se suicider

Le décès suspect de John Mick Martingale, 33 ans, survenu le 8 septembre 2024 à la prison de Beau-Bassin, fait à nouveau surface après une contre-autopsie réalisée par le Dr Sipho Mfolozi, expert en pathologie judiciaire en Afrique du Sud. Le rapport indique que ce présumé trafiquant de cocaïne liquéfiée est décédé d’une asphyxie par étouffement et compression du bras, excluant ainsi une cause naturelle et suggérant un « foul play ». 

Le médecin légiste de la police, Ananda Sunnassee, avait conclu à une asphyxie par pendaison après le décès de John Mick Martingale. Cependant, après la contre-autopsie du Dr Mfolozi, l’avocat Rama Valayden a réclamé une « Judicial Enquiry » lors d’une conférence de presse, samedi, pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Du côté de la police, c’est la Criminal Investigation Division (CID) de Barkly qui est chargée de conduire l’enquête. À ce stade, l’enquête n’a pas encore été bouclée, selon les Casernes centrales, qui précisent qu’un rapport sur l’évolution du dossier a déjà été expédié au Bureau du Directeur des poursuites publiques ( DPP). Les policiers ont également joint des éléments importants obtenus dans le sillage des investigations.

Si Me Valayden a affirmé que la victime a été victime d’un homicide, les enquêteurs n’ont pas obtenu d’éléments pour orienter leurs investigations dans cette direction. Il revient que la police criminelle dispose de « statements » en bonne et due forme des voisins de cellule de John Mick Martingale, affirmant que ce dernier était encore en vie après une perquisition effectuée dans sa cellule.

Ce soir-là, lors d’une fouille, des officiers de prison avaient retrouvé un téléphone cellulaire en possession de John Mick Martingale. Par la suite, le détenu avait été retrouvé pendu dans sa cellule à la prison de Beau-Bassin à 4 h 26.

Pour faire la lumière sur ce cas, la CID de Barkly, menée par l’inspecteur Boodhoo, a déjà procédé à l’interrogatoire des prisonniers, notamment un voisin de cellule de la victime. Son témoignage figure dans le rapport soumis au Bureau du DPP par les enquêteurs de la Brigade criminelle de la Western Division.

Il revient qu’un voisin de cellule de John Mick Martingale a indiqué aux policiers que la saisie de ce téléphone portable avait affecté moralement le détenu. Craignant d’être incarcéré « Under Report », John Mick Martingale lui aurait confié qu’il ne pourrait pas tenir le coup. Il lui aurait aussi fait part de son intention de mettre fin à ses jours. « Banla inn gagn portable avek mwa, zot pou avoy mwa Labasti, mo pe al swisid mwa, mo pou met pandi », aurait déclaré le détenu. Cette enquête policière est toujours en cours.

John Mick Martingale avait été arrêté le samedi 29 octobre 2022 à l’aéroport après un voyage en compagnie de sa petite-amie, une passeuse de cocaïne. Elle avait une bouteille de gin et une bouteille de vin remplies de cocaïne liquéfiée. 

Interrogée par l’Adsu, elle  avait dénoncé John Mick Martingale comme étant le cerveau de la mission destinée à faire entrer Rs 48 millions de cocaïne sur le territoire mauricien depuis la Belgique. Le cuisinier, qui avait déjà quitté le hall des arrivées, avait été rapidement repéré et arrêté par l’Adsu.