Faeza Rawa a succombé à ses blessures, 56 jours après avoir été victime d’une attaque au cocktail Molotov à son domicile à Plaine-Verte. Grièvement brûlée, la marchande ambulante de 41 ans avait reçu un traitement intensif, mais elle est décédée d’une septicémie. Ses proches sont anéantis. Soulaheya Rawa réclame justice pour sa sœur.
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Rien ne sera plus jamais comme avant pour Ameena Bibi Soulayeha Rawa. Cette marchande ambulante de 29 ans pleure le décès de sa sœur Bibi Faeza Rawa, qui était âgée de 41 ans. Cette dernière a rendu l’âme le mercredi 2 août 2023, soit 56 jours après avoir été victime d’une attaque au cocktail Molotov. Un drame qui a plongé cette famille soudée dans un profond désarroi.
« Ce n’était pas juste une sœur, mais une maman pour nous. C’est elle qui s’occupait pratiquement tout le temps de nous, mes frères et sœurs et moi. Elle veillait à ce qu’on ait à manger. C’est aussi elle qui a élevé les deux enfants de notre frère, qui est décédé », confie Soulayeha Rawa.
Issue d’une fratrie de quatre enfants, Faeza Rawa en était l’aînée. Dès son plus jeune âge, elle avait travaillé comme marchande ambulante, tout en veillant sur ses sœurs et son frère. Faeza Rawa laisse aussi derrière elle ses cinq garçons ; trois ayant pris leur indépendance et les deux autres, âgés de 19 ans et 14 ans, vivant avec elle.
Mo pa konpran kifer lapolis pe tarde ek sa lanket la. Sak fwa zot pe vinn demann mwa si mo kone kisanla finn fer sa. Kot mo pou kone mwa»
Cette tragédie a secoué tout le quartier de Plaine-Verte où vivait Faeza Rawa. L’agression barbare dont a été victime cette marchande ambulante, alors qu’elle se trouvait chez elle, restera à jamais gravée dans les mémoires. Cela remonte au mercredi 7 juin 2023. Ce jour-là, la police reçoit un appel de Soulayeha Rawa disant que sa sœur a été victime d’une attaque.
Dans sa déclaration, elle raconte que peu avant l’incident, elle est dans sa chambre à discuter avec son fils, son neveu et sa nièce. Il est alors 2 h 15, selon elle. Elle explique que Faeza Rawa dort, elle, dans un canapé du salon près d’une fenêtre donnant directement sur la rue.
Explosion
Soulayeha Rawa ajoute qu’elle entend une moto passer et juste après, une explosion. Elle se rue immédiatement dans le salon d’où émane la détonation et elle tombe des nues. Le canapé est en feu. Les vêtements de sa sœur aussi. Elle affirme qu’elle entend alors deux voix masculines à l’extérieur et qu’elle leur hurle : « Ki pe arive la. » Elle explique que l’un des deux individus lui répond : « To pou mor zordi. »
Puis, elle entend une seconde explosion. Le tapis s’enflamme. Elle entend une moto démarrer en trombe et prendre la direction de la rue Paul et Virginie à Plaine-Verte. Selon Soulayeha Rawa, elle ne parvient pas à voir qui sont ces deux hommes, vu que la maison est déjà envahie de fumée et que les lumières sont éteintes.
Tout s’est joué si vite. Soulayeha Rawa éteint les flammes qui rongent les vêtements de Faeza, en utilisant un chiffon. Elle la transporte aussitôt à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Entre-temps, les pompiers éteignent l’incendie. Un inventaire effectué par la jeune femme révèlera qu’un ensemble de canapés, des rideaux et des vitres ont été endommagés. Les pertes sont estimées à Rs 25 000.
Bann kinn fer sa la bann vre bouro. Zot pe viv zot lavi normal. Isi 5 zanfan pe plor zot mama»
De son côté, Faeza Rawa est transférée à l’unité des grands brûlés de l’hôpital Victoria de Candos. Elle y restera trois jours, selon sa sœur. Ses proches la conduisent ensuite dans une clinique privée, où elle restera deux semaines.
Puis, elle est autorisée à rentrer chez elle. Elle abandonne alors sa maison, trouvant refuge ailleurs avec ses enfants, où elle continuera de suivre son traitement. Elle se fait même ausculter par un médecin du privé. « Mo ser ti finn defigire partou. Li ti pe bien soufer », confie Soulayeha Rawa.
Le mardi 1er août 2023, Faeza Rawa fera un aller sans retour à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. C’est la dernière fois que ses enfants et sa sœur la verront en vie. Elle y est de nouveau transférée d’urgence, car son état de santé s’est détérioré. Elle est admise aussitôt à l’unité des grands brûlés.
« So bann brilir tinn kompletman sek, me so lamin ti pe fer infeksion, kouma dir bann abse. Linn dir mwa amen li lopital. Li ti pe koze normal. Kan nou finn amen li lopital, dokter dir pou bizin anpit so lamin. Mo demann dokter la sey met li lor antibiotik pou gete si li geri », raconte la jeune femme, la voix remplie de tristesse.
Faeza sera transférée dans la nuit à l’hôpital de Candos. Le lendemain, ses proches reçoivent la triste nouvelle. L’autopsie, pratiquée par le Dr Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a attribué le décès à une « septicémie des suites d’une brûlure septique ». Sa dépouille a été confiée à ses proches le même jour, et ses funérailles ont été organisées.
Soif de justice
Soulayeha Rawa et ses proches ont aujourd’hui soif de justice. « Bann kinn fer sa la bann vre bouro. Zot pe viv zot lavi normal. Isi 5 zanfan pe plor zot mama », martèle-t-elle. Ils lancent un appel au commissaire de police pour les aider à retrouver les deux criminels qui sont toujours en liberté, alors que l’agression a eu lieu il y a plus d’un mois.
La jeune femme pensait qu’avec les caméras du réseau Safe City, ce serait plus évident pour la police de remonter jusqu’aux deux hommes. « Mo pa konpran kifer lapolis pe tarde ek sa lanket-la. Sak fwa zot pe vinn demann mwa si mo kone kisanla finn fer sa. Kot mo pou kone mwa. Se zot travay pou trouv sa bann kriminel la », soutient Soulayeha Rawa.
Au départ, la police traitait cette affaire comme une tentative de meurtre. Mais à la suite du décès de Faeza Rawa le 2 août 2023, la Major Crime Investigation Team s’est saisie du dossier, qui est désormais une enquête pour meurtre. Les investigations se poursuivent.
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