Les proches des 11 patients dialysés décédés en 2021 n’en démordent pas : ils réclament le rapport du Fact-Finding Committee. Ils indiquent qu’une simple lettre leur a été envoyée pour les informer que seulement deux personnes ont été considérées comme ayant été victimes de négligence médicale.
Publicité
Sur onze patients sous dialyse décédés en 2021 à l’hôpital de Souillac après avoir contracté la Covid-19, seulement deux sont considérées comme ayant été victimes de négligence médicale. C’est une des retombées du rapport du Fact-Finding Committee qui ont été dévoilées à l’issue d’une rencontre entre le ministre de la Santé, un représentant des familles et Bose Soonarane, secrétaire de la Renal Disease Patient’s Association.
Cette conclusion suscite toutefois l’indignation. Certains proches comptent, dans les jours à venir, porter plainte pour homicide contre le ministère de la Santé. Ce qu’ils souhaitent, c’est d’avoir une copie du rapport. « Il doit être rendu public », déclare Bose Soonarane. Il ajoute que lors de la rencontre de jeudi dernier, Kailesh Jagutpal leur a confié que les dossiers médicaux des patients décédés étaient confidentiels et qu’il ne pourrait pas divulguer les informations au public. « Sauf que ce sont les familles des victimes qui demandent à voir le rapport du Fact-Finding Committee. Pourquoi les empêcher d’accéder à ces informations ? Ce n’est pas la copie d’une lettre contenant trois phrases d’explications qui satisfera les questions de leurs proches. »
Bose Soonarane précise qu’« aucun proche, ni la Renal Disease Patient’s Association n’a obtenu une copie du rapport ». Il indique qu’une simple lettre a été envoyée aux familles pour leur indiquer que seulement deux personnes sur onze ont été considérées comme ayant été victimes de négligence médicale.
Krishna Ramsamy, dont l’épouse Sarojini, 56 ans, fait partie des victimes, n’est pas satisfait du contenu de la lettre qu’il a reçue du Medical Negligence Standing Committee, lequel tombe sous l’égide du ministère de la Santé. « On m’a informé qu’il n’y a pas eu négligence médicale autour de la mort de mon épouse. Or, la négligence a commencé dès le premier jour où le ministère est venu récupérer ma femme à la maison », affirme-t-il.
Son épouse était le onzième patient sous dialyse à décéder à l’hôpital de Souillac le mercredi 21 avril 2021. L’habitante de Tyack avait été testée positive à la Covid-19 le 2 avril 2021. Krishna Ramsamy raconte que le jour où sa femme a été emmenée, elle avait quitté la maison vers 10 heures dans une ambulance. Après deux heures de dialyse, elle avait été placée dans un autobus jusqu’à 17 heures.
« Par la suite, ma femme m’avait confié que deux autobus de la National Transport Corporation étaient venus récupérer les patients sous dialyse qui avaient été testés positifs à la Covid-19. Elle en faisait partie. » Il raconte qu’ils avaient ensuite été transportés à l’hôtel Manisa, à Flic-en-Flac.
« Ce n’est qu’à 23 heures qu’elle avait pu rejoindre sa chambre d’hôtel. ‘Lamem la enn neglizans ti fini koumanse’ », soutient le veuf. Il compte porter plainte pour homicide contre le ministère de la Santé dans les jours à venir.
« Il n’y avait pas de distanciation physique entre les patients lorsqu’ils étaient transportés en quarantaine. La nourriture qui leur avait été offerte n’était pas appropriée par rapport à leur état de santé. L’hôpital ENT était, depuis 2020, dédié aux patients atteints de la Covid-19, mais il ne disposait pas d’appareils adéquats pour traiter des malades sous dialyse testés positifs. C’est déjà un acte de négligence ! » martèle Bose Soonarane.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !