Débats sur les antécédents de Patrick Soobhany: Raj Dayal porte plainte contre l’Icac

Raj Dayal n’en finit pas de braquer les projecteurs sur lui. L’ex-ministre de l’Environnement s’est rendu au Central Criminal Investigation Department (CCID) dans la journée du mardi 19 avril pour porter plainte contre l’Independent Commission against Corruption (Icac). Il accuse un de ses représentants, Robert Seeruthun, d’avoir menti au tribunal de Port-Louis la veille lorsqu’il a affirmé que Saheed Nawab Soobhany, alias Patrick, « n’est pas fiché par Interpol ». Assisté de l’avocat Avineshwar Dayal, qui est aussi son fils, le député du Mouvement socialiste militant (MSM) soutient qu’une fiche d’Interpol au sujet des antécédents judiciaires de ce promoteur immobilier existe bel et bien. Patrick Soobhany a porté plainte contre Raj Dayal le 22 mars. Il l’accuse de lui avoir réclamé Rs 2,5 millions pour l’achat de 50 « bal kouler », dans le cadre de la fête Holi, en échange d’un certificat Environment Impact Assessment pour son projet de lotissement résidentiel à Gros-Cailloux. Patrick Soobhany a soumis un enregistrement audio de leur conversation à l’Icac. Lorsque celui-ci a été diffusé par Radio Plus le lendemain matin, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth a invité Raj Dayal à rendre son tablier. Raj Dayal dément les accusations de Patrick Soobhany et refuse d’être confronté à la bande sonore. Arrêté le 6 avril et inculpé d’avoir sollicité un pot-de-vin en sa qualité de « public official », il a affirmé être victime d’une « mafia au sein des institutions ».

Fiché en France

Les hommes de loi de l’ex-ministre ont ainsi logé une motion devant le tribunal de Port-Louis pour réclamer que l’accusation provisoire dont il répond soit rayée. Appelé à la barre lundi, Robert Seeruthun, l’un des deux représentants de l’Icac, a indiqué avoir personnellement vérifié si Patrick Soobhany est fiché par Interpol, comme l’a déclaré publiquement Raj Dayal à plusieurs reprises. Le chef enquêteur a ajouté qu’il n’a rien découvert de tel et qu’il attend toutefois une confirmation écrite de la police mauricienne. En attendant que l’Icac vérifie cette information qui n’aura aucune incidence sur l’accusation portée contre Raj Dayal, Le Défi Quotidien a déjà révélé dans son édition du 6 avril que Patrick Soobhany est fiché auprès de la police française. Cet ancien ingénieur en chiffres et calculs de l’armée française, né à Maurice et qui a longtemps vécu à Paris, a été accusé d’escroquerie et d’abus de biens sociaux entre février 2001 et juin 2002, et d’agression ayant entraîné une incapacité de travail.