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Débats parlementaires : virulentes critiques de sir Anerood Jugnauth contre l’opposition

Durant son intervention, qui a duré plus d’une heure et demie au Parlement samedi dernier, le ministre mentor, sir Anerood Jugnauth, n’a pas tari d’éloges pour son fils, Pravind Jugnauth, concernant le bon boulot accompli. En revanche, ses critiques étaient très sévères envers l’opposition.

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Pravind Jugnauth est mon digne successeur, avec la même vision, la même attitude et le même sérieux »

Mise à part une petite remarque lancée au député Rajesh Bhagwan, le Mouvement militant mauricien a été complètement épargné par les critiques de sir Anerood Jugnauth. Cependant, le ministre mentor et ministre de la Défense a été impitoyable envers le Parti Travailliste (PTr) et le Parti mauricien social démocrate (PMSD). C’était dans le cadre des débats budgétaires.

Les critiques de sir Anerood Jugnauth ont été violentes, particulièrement envers les députés travaillistes Shakeel Mohamed et Arvin Boolell. Il a recommandé à ce dernier « de faire plutôt des critiques constructives pour le bien du peuple ». Et d’ajouter qu’ils devraient « avoir honte de (leur) mentalité ». à Shakeel Mohamed, il a fait part de n’avoir jamais été impressionné par lui.

Ce dernier a réfuté que le gouvernement actuel n’avait créé que très peu d’emplois. Or, se basant sur les chiffres officiels, SAJ est venu prouver le contraire. « 57 000 emplois ont déjà vu le jour depuis fin 2014. » Par ailleurs, SAJ a mal digéré les remarques ironiques autour de « papa-piti ». « Qu’en est-il des Duval ? Ils ne sont pas les fils de leur père ? » s’est-il interrogé.

Vrais patriotes ou pas ?

Son principal reproche au tandem PTr-PMSD, c’est « qu’ils veulent faire croire que ce sont eux les vrais patriotes. Et que nous, nous sommes les antipatriotes ». Il n’a pas manqué de rappeler aux bleus qu’ils étaient contre l’Indépendance de Maurice. « Ils voulaient que l’île Maurice demeure une colonie britannique sous une autre appellation. »

Poursuivant ses reproches, il a rappelé au tandem PTr-PMSD qu’il avait hérité d’un pays en ruine lorsqu’il a accédé au poste de Premier ministre en 1982. « Ils sont supposément de bons gestionnaires », leur a-t-il lancé, avant d’évoquer qu’à l’époque, l’alliance PTr-PMSD avait reporté les élections générales pendant plusieurs années. Leur plus grande hypocrisie, a-t-il poursuivi, « est de dire que nous sommes contre le petit peuple et que nous n’avons pas de cœur. Et que ce sont eux, les protecteurs de la population ».

SAJ a ainsi passé en revue la situation dans laquelle se trouvait le pays au début des années 80. Il a révélé comment à l’époque le Fonds monétaire international et la Banque mondiale faisaient pression pour mettre fin à l’État-Providence. « J’ai résisté à cela. Pourtant, plus de 100 000 personnes étaient sans emploi. Maurice était dans une grande pauvreté. »

Entière confiance

Sir Anerood Jugnauth a saisi de l’occasion pour dire, haut et fort, la confiance qu’il plaçait en son fils Pravind Jugnauth. « Ce budget montre que le Premier ministre est un homme avec une direction claire. Un homme qui a un bon cœur et qui comprend les besoins du peuple. Tout ne peut être parfait à 100 % dans un budget. Mais il faut reconnaître que ce budget va dans l’intérêt de la population et du pays. »

SAJ est allé plus loin pour dire qu’il reconnaît en Pravind Jugnauth son digne successeur avec « la même vision, la même attitude et le même sérieux » que lorsqu’il était lui-même Premier ministre. « Critiquer le Premier ministre qui a présenté un tel budget est un manque de sincérité, d’honnêteté et d’intégrité », a martelé sir Anerood Jugnauth.

Venir critiquer le projet de ce gouvernement serait donc déplacé, a fait ressortir SAJ. Et de préciser que dans le combat contre le crime, c’est une nécessité d’installer des caméras à travers le pays. 4 000 caméras seront ainsi installées à travers le projet  Safe City. Cependant, il n’a pas manqué de souligner que « l’ancien régime avait installé des caméras de surveillance à Port-Louis, Flic-en-Flac et Quatre-Bornes et comptait en installer dans beaucoup d’autres endroits ».

En ce qu’il s’agit du passeport mauricien et de la nationalité mauricienne, SAJ n’a pas été sage. Il a rappelé que, dans le passé, il avait lui-même mis en place un mécanisme permettant aux hommes d’affaires étrangers d’en prendre avantage. Or, il a rappelé que « les accusations faites par l’opposition sont gratuites. Eux, ils ont donné la nationalité et des passeports à des Sud-africains, qui se sont installés à Tamarin et Rivière-Noire, pour y pratiquer une vraie forme d’apartheid ».

En guise de conclusion, il a donné la garantie que « le gouvernement n’avait aucunement l’intention de permettre à des voyous de devenir citoyens mauriciens ».


SAJ réclame un judiciaire plus sévère

« Les peines infligées ne sont pas toujours à la hauteur des offenses commises », a noté le ministre mentor. Et ce, malgré qu’il reconnaisse que le gouvernement fait beaucoup d’efforts pour combattre le crime et le trafic de drogue. « Cela ne servira à rien, si les lois sévères ne sont pas appliquées. Le judiciaire doit prendre note de ce qui se passe dans le pays. Les juges et magistrats doivent être plus sévères. Ne voient-ils pas que la criminalité est en hausse ? »


Pourquoi devrais-je limoger le Commissaire de police ?

« Ils veulent que je limoge le Commissaire de police. Pourquoi le ferais-je ? Je suis pleinement satisfait de son travail. Il ne peut être présent dans chaque commissariat et surveiller ce que fait chaque policier. Ce serait autre chose, s’il ne prenait pas les mesures nécessaires quand un problème surgissait », a lancé sir Anerood Jugnauth. « Si j’avais été un communaliste, j’aurais pu nommer quelqu’un d’autre. Mais j’ai vu en lui la bonne personne. » Mario Nobin peut donc être rassuré.

 

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