Même s’il reconnaît quelques bonnes mesures dans le Budget présenté, jeudi 14 juin, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval s’est attardé, lundi, sur les ‘bad and ugly, lors du coup d’envoi des débats budgétaires.
Le Budget 2018/2019 met deux éléments en évidence, selon Xavier-Luc Duval : le déclin de l’économie et l’opacité. Lundi, lors du coup d’envoi des débats budgétaires, le leader de l’opposition a d’abord reconnu que le Budget comprenait « quelques bonnes mesures » sur lesquelles il n’a cependant pas élaboré.
Comparant les statistiques économiques de 2014, du temps où il était ministre des Finances sous Navin Ramgoolam à ce jour, le leader de l’opposition soutient que « l’économie est en déclin. » Ainsi dit-il, en 2014, le taux de l’inflation était de 3,2 %, alors qu’en 2018, il est de 5 %. Les investissements provenant du privé ont chuté de 14,7 % à 12,6 %.
Xavier-Luc Duval s’est attardé sur la croissance dans le tourisme qui est, selon lui, davantage en déclin. Il a affirmé que les chiffres sont passés de 11 % de croissance en 2015, à 2,8 % en 2018. En clair, pour le leader de l’opposition, le Budget présenté par Pravind Jugnauth « n’a nullement adressé les défis économiques qui sont en train de guetter le pays. » « Les décisions difficiles qu’il fallait prendre ont été renvoyées, alors qu’il y a une tempête économique qui se dirige sur nous », a-t-il soutenu.
S’attardant sur la dette du secteur public qui est de 63 %, le leader du PMSD dit « craindre le pire ». « We are on the way to Greece », a-t-il lancé, soutenant dans le même souffle que « la dette publique est en train d’être sous-évaluée. » Il a notamment fait référence au « silly financing » du Metro Express et c’est dans cette optique qu’il a annoncé son « intention d’adresser une lettre au Fonds monétaire international afin de faire part de ses appréhensions. »
Inquiétude
Abordant le chapitre du secteur sucre, Xavier-Luc Duval a montré du doigt « l’irresponsabilité » du ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun. « La baisse du prix du sucre n’a rien de nouveau cela remonte à 2016. J’avais moi-même attiré l’attention à ce sujet depuis juillet 2017, mais qu’a fait le ministre ? » s’est-il demandé.
Pour Xavier-Luc Duval, « instituer un comité ministériel est loin d’être suffisant et on ne peut rester les bras croisés concernant un secteur aussi crucial. » Autre secteur qui suscite l’inquiétude du chef de l’opposition : le fish processing, une industrie qui compte 8 000 employés.
« Les principales usines étaient fermées pendant deux mois en raison d’une pénurie de poissons dans nos eaux. Mais pas un mot dans le Budget. Il faut négocier avec l’Union européenne, car il y a urgence », a-t-il ajouté. Même constat concernant le secteur du textile, où plusieurs usines sont en train de délocaliser. « J’espère que le gouvernement finira par sortir de son sommeil », a-t-il poursuivi.
Xavier-Luc Duval s’est aussi attardé sur ce qu’il qualifie d’ « excessive secrecy » qui, selon lui, est en train de « mettre la démocratie en danger ». Il a surtout décrié le refus du gouvernement de communiquer autour des projets qui sont en train d’être envisagés à Agalega.
Selon le leader de l’opposition, « cet exercice budgétaire n’est en fait qu’un simple exercice de communication ». Il s’agit, dit-il, « d’un trompe-l’œil et qui sera le dernier Budget de ce présent gouvernement. »
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