Dans cette période pré-électorale, l’émission « Au Cœur de l’Info » s’est penchée sur les jeunes et deux défis auxquels ils font face : l’indiscipline scolaire et leur désintérêt pour la politique.
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Les jeunes étaient le thème de l’émission « Au Cœur de l’Info » le lundi 19 août 2024. Les intervenants ont évoqué l’indiscipline scolaire et l’indifférence de la jeune génération envers la politique. La journaliste Mélanie Duval a reçu sur son plateau Arvin Bhojun, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), Mathieu Dacruz, ancien président du National Forum for Colleges (NAFCO), ainsi que deux jeunes activistes, notamment Yajna Gobardhan et Teejvin Woodun également étudiant en droit. Ashvin Gudday, vice-président de l’Association de Protection des Droits des Handicapés (APDH), est intervenu par visioconférence.
Indiscipline scolaire
Arvin Bhojun soutient que l’indiscipline scolaire reste un problème majeur qui débute dès le primaire. Selon lui, la discipline est la responsabilité de tous, pas uniquement des enseignants. « Beaucoup de parties prenantes ont démissionné de leurs responsabilités, alors que les institutions continuent de mettre l’emphase sur des méthodes obsolètes qui ne traitent pas le problème sur le fond », dit-il.
Pour sa part, Mathieu Dacruz souligne que « beaucoup de jeunes n’ont plus d’ambition, ce qui est devenu un problème sociétal ». Afin de pallier au problème, il préconise des mesures pour les impliquer. De plus, il les encourage à s’engager dans des clubs au collège par exemple. Il déplore ensuite la répression de la part d’enseignants qui n’essayent pas, d’après lui, de comprendre la cause de l’indiscipline et pointe la consommation de drogue comme problème qui impacte les élèves.
Teejvin Woodun, de son côté, indique que la violence en milieu scolaire peut avoir plusieurs causes comme la pauvreté ou le manque d’activités. Toutefois, il estime que le système éducatif mauricien qui prône l’élitisme joue un grand rôle dans la situation actuelle. « Les élèves se lèvent, prennent le bus, travaillent en classe, puis enchaînent avec les leçons. Ensuite, ils font leurs devoirs pour le collège et les leçons. À 14 ans, ce n’est pas une vie et cela a des impacts sur leur santé mentale », fait-il ressortir.
Quant à Yajna Gobardhan, elle se dit choquée par la réaction de certains professeurs devant la violence des élèves. Elle se désole qu’ils ne cherchent pas à comprendre le mal-être des élèves qui les amène à être agressifs.
Désintérêt pour la politique
Mathieu Dacruz confirme qu’une partie de la jeune génération se désintéresse de la politique, voire de tout, et préfère consommer de l’alcool et de la drogue. D’autres utilisent la politique de manière opportuniste. Ainsi, il annonce des activités du NAFCO pour attirer les jeunes vers la politique et vers l’écologie. Yajna Gobardhan constate elle aussi l’indifférence des jeunes envers la politique et demande des mesures afin que ces derniers s’y intéressent davantage. Elle tient à faire ressortir que s’intéresser à la politique ne veut pas dire forcément être proche d’un parti ou être activiste. Une des solutions prônées par Arvin Bhojun serait une initiation dans les institutions éducatives et à la maison. « Malheureusement, les enseignants ont les mains liées par le curriculum. De surcroit, ils travaillent dans un environnement nocif, d’où la raison pour laquelle ils demandent à prendre leur retraite anticipée », indique-t-il.
En revanche, Ashvin Gudday est d’avis que les jeunes sont engagés, notamment dans la protection de l’environnement. « Il n’est pas vrai de dire que les jeunes sont actifs que derrière leurs écrans. Ils ont toujours été parties prenantes dans l’engagement social et c’est encore le cas. Toutefois, il y a une faille dans l’éducation, car leur contribution n’est mentionnée que sur quelques lignes (dans les livres d’histoire). [...] Les préoccupations des jeunes sont le chômage, le décalage (entre l’offre et la demande sur le marché du travail), la drogue, la violence et le système éducatif », affirme-t-il.
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