De retour aux Finances: la politique économique de Pravind Jugnauth tournée vers le social

Le leader du Mouvement socialiste militant entame son troisième mandat en tant que ministre des Finances. Il est connu pour privilégier une politique économique tournée vers le social. « La priorité de ma politique économique s’articulera autour de nouveaux secteurs porteurs. » Le leader du Mouvement socialiste militant (MSM) l’a annoncé à l’issue de sa prestation de serment, le jeudi 26 mai, au Château du Réduit. Le nouveau ministre des Finances cite l’économie bleue et les nouvelles technologies. Il estime que Maurice a besoin d’attirer les investisseurs, afin de créer des emplois. « Il y a différentes mesures à prendre. » Différents observateurs s’accordent à dire que la politique économique de Pravind Jugnauth est davantage tournée vers le social. C’était notamment le cas lors de ses précédents mandats en tant que Grand argentier, selon l’un de ses proches. Notre intervenant fait référence aux budgets que le leader du MSM a préparés et présentés à son premier mandat au ministère des Finances, de 2003 à 2005, puis entre 2010 et 2011.

Secteur privé

« Les budgets qu’il a présentés en 2004 et 2005 avaient un grand volet social avec de nombreuses mesures en faveur du peuple. En 2010, on note qu’il a rétabli des mesures phares qui avaient été supprimées, comme les subsides sur les frais d’examens SC / HSC. Il a l’image d’un homme à l’écoute sociale », avance ce proche de Pravind Jugnauth. Il précise que le leader du parti Soleil prend aujourd’hui le portefeuille des Finances à un tournant, où la population mise sur le développement économique et, par conséquent, sur la création d’emplois. Est-ce que cette attention particulière au social éloigne Pravind Jugnauth des attentes du secteur privé ? À cette question, Ahmed Parkar, ancien président de l’ex-Joint Economic Council (JEC) et chef d’entreprise, répond que non. « Il a certes une approche sociale car il est élu par le peuple, mais c’est le cas de tous les politiciens. Il sait qu’il faut une base économique solide pour ensuite faire grossir le gâteau à partager avec le peuple. Il a suffisamment d’expérience et il est réaliste. Maurice n’est plus une économie insulaire, mais globale. On doit donc faire face aux concurrents. Pour encourager les investisseurs mauriciens, il faut créer un environnement propice et ainsi agrandir le gâteau. » Le proche de Pravind Jugnauth pense que celui-ci n’a jamais négligé le secteur privé. « Il a trouvé le bon équilibre car on ne peut pas se concentrer sur un seul côté. On ne peut pas négliger la communauté des affaires. » Pour Ahmed Parkar, le leader du MSM est pragmatique. « Il a eu de bons parcours et je suis confiant qu’il fera un excellent travail. D’ailleurs, c’est une bonne chose pour le Premier ministre qui aura un portefeuille en moins à sa charge. »