À l’entendre, on se croirait sur une piste de F1. Rajesh Bhagwan est tout heureux d’avoir comme Junior Minister la fille du leader du MMM. Une chose est sûre, tous deux ont à cœur l’écologie et l’environnement. Celui que l’on surnomme le bulldozer du no 20 parle de ses priorités et des projets pour rendre l’île Maurice meilleure.
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Vous revenez à un ministère que vous connaissez bien, celui de l’Environnement, après 20 ans d’absence. Quelles sont vos priorités ?
D’abord, je dois remercier le Premier ministre et le Premier ministre adjoint, mon leader Paul Bérenger, de m’avoir fait de nouveau confiance et de me placer au Front Bench de l’Assemblée nationale. Ma priorité immédiate est le centre d’enfouissement de Mare-Chicose, qui est en feu depuis bien avant les législatives.
Votre collègue Arvin Boolell a été très dur envers le gestionnaire de Mare-Chicose. Est-ce parce que le contrat était sur « one to one month basis » ?
Cette compagnie chargée de la gestion du centre d’enfouissement a fait preuve de laxisme. Elle ne dispose ni d’équipements adéquats ni de personnel expérimenté pour circonscrire l’incendie de Mare-Chicose. Les explications avancées par cette compagnie ne sont pas recevables.
Comment, selon vous, gérer Mare-Chicose avec un contrat à très court terme ?
À la veille des législatives, le ministère de l’Environnement a octroyé un contrat de 10 ans à cette entreprise. Il y aura une enquête et ceux qui ont fauté devront rendre des comptes.
Une firme privée est venue à la rescousse de la compagnie chargée de gérer Mare-Chicose. Est-ce un soulagement ?
Je reconnais le rôle du secteur privé dans la lutte contre l’incendie de Mare-Chicose. Il serait toutefois nécessaire de revoir les contrats avec l’entreprise gestionnaire de ce centre d’enfouissement et d’examiner les conditions en vigueur.
Vous semblez prêt à prendre des mesures en faveur de ce qui est vert, écologique et ce qui concerne le développement durable. Est-ce qu’on aura un ministre et un Junior Minister qui se montreront pleinement engagés pour l’environnement ?
Des parcours de santé seront aménagés partout sur l’île, comme à la montagne des Signaux et au Dauguet. C’est le cardinal Piat qui m’a demandé de visiter ce site pour constater dans quel état de dégradation il se trouve. Le Dauguet est devenu un véritable dépotoir. Tous les sites que nous avions aménagés il y a 20 ans seront réhabilités.
La gestion des plages nécessite également un rebranding, bien que cela relève du ministère du Tourisme. Qu’en pensez-vous ?
Ce que le gouvernement MSM a fait de nos plages, qui sont notre trésor, est un massacre, un acte criminel.
Dans un document que vous avez distribué, il est fait mention d’un état des lieux de votre ministère. Quels en sont les résultats ?
Le gouvernement de Pravind Jugnauth a véritablement massacré l’environnement. Notre île est classée comme un Small Island Developing State (SIDS), mais qu’a-t-il fait pour cela ? Rien.
La COP est actuellement en cours, et Maurice y est présent. Mais qu’avons-nous proposé de concret ? Nous disposons d’excellents techniciens, ingénieurs et hauts cadres du ministère de l’Environnement, compétents en matière de protection de l’environnement. Pensez-vous qu’ils sont responsables ou non ?
Un gouvernement doit avoir une vision et sans les techniciens et les fonctionnaires, la réussite ne sera pas au rendez-vous. Je vais travailler avec la société civile, les ONG, entre autres, pour tout redresser, car l’état des lieux laisse à désirer et le MSM a oublié que tous les citoyens de Maurice ont droit à une nature propre.
Est-ce que Rezistans ek Alternativ apporte un souffle nouveau au niveau de l’environnement ?
Je suis heureux de collaborer avec l’équipe de Rezistans ek Alternativ. L’environnement dépasse la politique traditionnelle, car c’est l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants qui est en jeu. On doit leur léguer une île propre, verte et où il fait bon vivre. On va mener une campagne de salubrité avec le soutien du public.
Pour mener à bien cette campagne, aurez-vous besoin du soutien d’autres ministères, comme celui de la Santé ou des Utilités publiques ?
En effet, lorsque l’on parle d’environnement, il s’agit aussi de la santé de la population mauricienne. Cela implique donc la collaboration de plusieurs ministères.
Joanna Bérenger se bat pour le tri des déchets ménagers. Est-ce un leurre ?
Une éducation de la population est essentielle. Joanna Bérenger, très engagée sur les questions environnementales, maîtrise parfaitement son sujet. La majorité de nos déchets sont organiques et donc recyclables. Les Mauriciens doivent comprendre l’importance du tri pour protéger notre environnement.
Le gouvernement de Pravind Jugnauth a véritablement massacré l’environnement. Notre île est classée comme un Small Island Developing State (SIDS), mais
qu’a-t-il fait pour cela ? Rien"
Comment le faire ?
Les médias jouent un rôle clé dans cette démarche. Il est essentiel que les Mauriciens comprennent l’importance du tri des déchets. Cela demandera des efforts constants sur le long terme. Ni Joanna Bérenger ni moi n’avons de baguette magique.
On vous surnomme le bulldozer du no 20 et du MMM. Êtes-vous toujours « ready to fight » à cet âge avancé ?
Je suis Rajesh Bhagwan et je suis un MMM de tout cœur. J’ai des valeurs militantes et je suis fidèle au parti. Comme d’autres amis, je serai toujours là, ready to fight against all odds.
Je suis heureux de collaborer avec l’équipe de Rezistans ek Alternativ. L’environnement dépasse la politique traditionnelle, car c’est l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants qui est en jeu"
Avoir Joanna Bérenger comme Junior Minister sera un atout pour mener à bien votre mission ?
Joanna Bérenger et moi, on va travailler en tandem. Je ne suis pas un bulldozer, je suis un 4x4 avec turbo. Joanna est une Ferrari pour l’écologie.
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