Jeudi 29 septembre. Lallchand Boodhoo est arrêté pour attouchements sur une femme de 44 ans. Il n’en est pas à son premier délit de ce genre. Retour sur le parcours d’un homme de nature discrète, mais qui ne peut contrôler ses pulsions.
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Chassez le naturel,il revient au galop. Lallchand Boodhoo, 50 ans, est décrit comme un prédateur sexuel. Cet habitant de L’Avenir, Saint-Pierre, n’en finit pas de collectionner les délits. Après avoir purgé une peine de huit ans de prison pour le viol d’une sexagénaire, et été condamné pour kidnapping et abus sur deux fillettes, le voilà de nouveau face à la justice… Jeudi 29 septembre, la police de Flacq a procédé à son arrestation pour possession d’arme dangereuse et attouchements sur une
femme de 44 ans.
Qui est donc Lallchand Boodhoo ? Issu d’une fratrie de quatre enfants, il a étudié jusqu’au Certificate of Primary Education avant de faire des petits boulots pour gagner sa vie. Sa famille étant dans la vente de fruits, il n’a pas tardé à se joindre au commerce familial. De nature calme et réservée, il se laisse dicter par ses pulsions en grandissant. Dans la région où il habite, il est connu pour son goût pour le voyeurisme. Alors qu’il est âgé d’une vingtaine d’années, sa famille lui trouve une fille pour qu’il fonde une famille. De cette union naissent deux enfants.
Dans un premier temps, il aurait essayé tant bien que mal de résorber ses envies. Mais il finit par passer à l’acte. En 2005, Lallchand Boodhoo, au volant de sa fourgonnette, croise une dame de 69 ans alors qu’elle est sur l’arrêt d’autobus à Dagotière. Il lui propose un lift. Mais en chemin, il se dirige vers un champ de canne à Eau-Bleue où, sous la menace d’un sabre, il abuse d’elle. Il est arrêté pour viol et sodomie.
Deux années après les faits, soit en 2007, le verdict tombe. Le pervers sexuel est condamné à huit années de prison. Il bénéficiera cependant d’une remise de peine et ressortira au bout de cinq ans de servitude pénale.
En 2012, il est de nouveau libre. Prisonnier de ses pulsions, il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour récidiver. Le 25 janvier 2013, devant un collège pour filles, Lallchand Boodhoo s’exhibe devant des collégiennes. La police est alertée. Il est arrêté par une équipe de l’Emergency Response Service. Un sac est retrouvé en sa possession. À l’intérieur, des sous-vêtements féminins. Il est inculpé pour acte indécent en public. Une fois encore, le voilà derrière les barreaux. Au bout d’une semaine, il ressort.
Deux mois plus tard, soit en mars 2013, il va refaire parler de lui. Il est surpris alors qu’il enlevait deux soeurs âgées de sept et huit ans à Clemencia, Bel-Air, pour les emmener dans un champ de canne. Traqué par la police et des volontaires, il abandonne les enfants et prend la fuite. Il sera rattrapé. Le 2 mai 2015, Lallchand Boodhoo est à nouveau condamné à 8 ans de prison ferme pour l’enlèvement des fillettes. Il est sorti de prison en décembre de l’année dernière. Malgré ses condamnations, ce père de famille ne peut contrôler ses pulsions.
Depuis le jeudi 29 septembre, il est derrière les barreaux pour attouchements sur une dame de 44 ans à Camp-de-Masque. Elle marchait quand le suspect s’est approché d’elle pour commettre son forfait. En tentant de fuir, elle s’est blessée. Lallchand Boodhoo sera pendant un moment à l’ombre. Toutefois, une fois la liberté retrouvée, il n’est pas à écarter qu’il refasse parler de lui…
Me Neil Pillay : « Notre justice est trop axée sur la punition de l’accusé »
L’homme de loi Neil Pillay pense que les accusés de délits sexuels doivent bénéficier d’un suivi psychologique et psychiatrique. « Notre justice est assez sévère en ce qui concerne les abus de nature sexuelle. Les sentences infligées sont du ressort du magistrat et du juge. Notre justice est trop axée sur la punition de l’accusé, mais très rarement voyons-nous les concepts de réhabilitation ou de restorative justice être appliqués », fait-il remarquer.
Et Me Neil Pillay d’estimer, dans le présent cas : « Un suivi psychologique et psychiatrique est important. De plus, on entend parler de bracelet électronique depuis de nombreuses années, mais jusqu’à présent, il n’en est rien. » Selon lui, « il est primordial de guérir et de prévenir pour éviter ces récidives ».
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