De l’héroïne dans les toilettes de l’aéroport : Basana-Reddi évoque ses liens avec Azaree à l’Icac

L’agent du Passport and Immigration Office a été interrogé par la commission anticorruption sur ses liens avec le spécialiste de pain-kebabs.

Moonsamy Govindasamy Basana-Reddi a finalement été entendu par l’Independent Commission Against Corruption (Icac) mercredi. Assisté par l’avocat Rouben Mooroongapillay, il a été invité à s’expliquer sur ses liens avec Shahebzada Noormohamed Azaree, alias Dade, celui qu’il a impliqué dans l’affaire d’héroïne d’une valeur de Rs 18,9 millions qu’il a récupérée dans les toilettes de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, le dimanche 11 juin dernier.

Pesant 1,2 kilo, la drogue y avait été déposée par un Malgache en provenance de la Grande île. La mission du policier consistait à récupérer les deux colis, à les transférer dans la salle commune du Passport and Immigration Office (PIO), avant de les remettre aux émissaires de Dade Azaree. Le pilote d’une grosse moto est venu récupérer un faux colis à l’aéroport le lendemain, mais les policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) chargés de le prendre en filature ont fini dans le décor lorsqu’un véhicule, sans doute une Range Rover, a poussé leur véhicule dans un caniveau en bordure de l’autoroute.

L’Icac ayant déjà ouvert une enquête sur Dade Azaree pour blanchiment d’argent dans l’affaire des 157 kilos d’héroïne saisis à Port-Louis en trois occasions au début de l’année dernière, elle espère avoir de nouveaux éléments de l’agent Basana-Reddi sur ce suspect proche du caïd emprisonné Siddick Islam, alias Nerf et de Navind Kistnah, le bras droit du trafiquant Peroomal Veeren. Le policier a déjà expliqué à l’Adsu que c’est le spécialiste de pain-kebabs qui l’a forcé à récupérer cette drogue et qu’il l’avait déjà fait en janvier 2017. L’Icac lui a donc réclamé des détails sur leurs relations, comment il opérait et qui sont les autres membres de ce réseau.

Entendu par la commission d’enquête sur la drogue à la mi-décembre, Dade Azaree a admis avoir été en contact régulier avec le policier pendant l’année 2016. En un seul mois, ils se sont échangé 130 appels. Dade Azaree l’a personnellement contacté à 88 reprises, mais il prétend qu’il ne faisait que lui refiler des tuyaux pour les courses hippiques, étant membre honoraire au sein de l’écurie Jean Michel Henry. C’est Navind Kistnah, son camarade au jeu, qui a mis l’Adsu au parfum sur les agissements de l’agent du PIO, ce qui a mené à son arrestation.

À ce jour, Dade Azaree n’a pas encore été entendu par l’Adsu, les enquêteurs espérant mettre la main sur les relevés téléphoniques déjà communiqués à la commission d’enquête. La brigade des stups soutient toutefois que c’est l’homme de loi du commerçant qui est indisponible.