De la drogue dans les produits artisanaux : Steeves Isbester, ex-Head Attendant au bureau du DPP, arrêté

Personnalité sportive de Sainte Croix, Steeves Gaëtan Isbester est soupçonné d’avoir personnellement supervisé le conditionnement de la drogue dans les statuettes et des tables à Madagascar un mois avant qu’elles ne soient acheminées à Maurice.

L’arbitre de kick boxing Steeves Gaëtan Isbester a été appréhendé par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) ce mardi relativement à l’enquête sur les 7,6 kilos d’héroïne et des 6,8 kilos de gandia retrouvés dans des produits artisanaux en provenance de Madagascar le mercredi 24 mai dernier. Head Attendant au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) jusqu’à récemment, cet habitant de Sainte-Croix est soupçonné d’avoir participé à l’achat de ce stock de drogue dont la valeur marchande frise les Rs 117 millions.

Tout laisse penser que ce président de la Commission juges-arbitres de la Fédération mauricienne de kick boxing et des disciplines assimilées était dans le viseur de la police depuis le début de cette affaire. En effet, il avait été transféré du bureau du DPP avant que les enquêteurs ne réunissent des éléments à charge à son encontre. Il était à son deuxième transfert lorsqu’il a été appréhendé. Agé de 55 ans, cette personnalité sportive sera appelé à s’expliquer sur ses « liens » avec le présumé trafiquant Anthony Steve Sam, dit Tony, fortement soupçonné d’avoir « piégé » deux femmes entrepreneurs de Madagascar en important ce stock à leur insu.

Les enquêteurs soupçonnent que Steeves Gaëtan Isbester s’est rendu dans la Grande île un mois avant cette saisie pour superviser personnellement le conditionnement de la drogue dans des statuettes et dans des tables. Comme Tony Sam, il est un habitué de Madagascar et c’est ainsi qu’il aurait tissé des liens avec la mafia locale. Ses voyages seront passés à la loupe, plus particulièrement les personnes avec qui il a pris l’avion. L’aide des autorités malgaches sera primordiale dans cette affaire car les deux Malgaches arrêtées, Marie Gorretie Elizabeth Minoarisoa et Voahirana Hari Rakotoamavo, ne seront libérées qu’après la conclusion de l’enquête policière.

Tony Sam, un marchand ambulant de Roche-Bois, avait déjà été cueilli le 17 mars dernier dans un appartement de Trou-aux-Biches avec Andy Warren Mootoosamy, un chômeur de 29 ans et Veemaldev Gobin, un laveur de voitures de 31 ans, en possession de 10,5 kilos d’héroïne dont la valeur marchande frise les Rs 157 millions. Outre Rs 900 000 en espèce, dont la majorité en livres sterlings, ils disposaient d’une balance électronique pour la vente de la drogue au détail ainsi que d’un appareil pour compter les billets de banque. Sous surveillance depuis une décennie, Tony Sam avait déjà été arrêté le 23 juin 2007 à Tana.

Il avait été pris lors d’une opération menée conjointement avec les autorités malgaches chez sa compagne Niry Nirintsoa, à la Cité des 67 Hectares, avec 850 grammes d’héroïne alors estimée à Rs 8,5 millions. Ses présumés complices étaient Joseph James Stevenson Perrine, 32 ans de Sainte-Croix, Sylvette Félicité, de Cité Roche-Bois, et Hemant Kumar Bheergoonath, dit Riaz, 46 ans, de Terre-Rouge. Aussi connu comme Jean Maurice, Joseph James Stevenson Perrine a ensuite été pris dans l’affaire Gros Derek, soupçonnée de se fournir en drogue dans la Grande île.

Le nom de Joseph James Stevenson Perrine, qui purge actuellement une peine de prison, a été cité devant la Commission d’enquête sur la drogue présidé par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen. Il a été en communication téléphonique avec le gardien de prison Sachidanand Poye, aussi connu par les trafiquants emprisonnés sous le nom de code T13. Joseph James Stevenson Perrine l’a contacté à quatre reprises en mars 2016 et a même échangé des textos.