Il était au volant du poids lourd qui est entré en collision avec la Nissan dans laquelle voyageait Dayaneebye Ganoo, le 30 novembre. Suivant le décès de cette dernière, Victor Ezéchiel a été arrêté et inculpé d’homicide involontaire. Il revient sur cet accident.
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«Sa sitiasion-la stresan. Mem mo la fami gagn traka, nou pann atann pou pas par enn moman parey… » Victor Ezéchiel, 28 ans, est toujours sous le choc. Mercredi 30 novembre, le poids lourd qu’il conduisait est entré en collision avec une citadine de la marque Nissan à Beaux-Songes. Dayaneebye Ganoo, 75 ans, qui se trouvait sur le siège arrière de la voiture que conduisait son frère Seeraram, 67 ans, n’a pas survécu à ses blessures.
Le jeudi 1er novembre, Victor Ezéchiel a été provisoirement inculpé d’homicide involontaire devant le tribunal et libéré sous caution. Il a également fourni sa version à la police (voir plus loin). À Le Dimanche/L’Hebdo, il se confie sur cet accident, qu’il décrit comme « inévitable ».
Le jeune homme, qui dit travailler comme chauffeur de poids lourd depuis environ un an, raconte qu’il circulait à hauteur de Beaux-Songes, sur la route principale, lorsque la Nissan de couleur blanche aurait changé de voie pour se retrouver devant son camion. « Monn zis trouv loto-la pe sanz lane lor kontour, li vinn dan mo lane. Li ti pe roul inpe vit, sa ler-la pann kapav evit li, enn kout monn trouv li akselere », relate-t-il.
Kan monn gete mem, monn trouve madam ki ti pe asiz deryer la so leta ti grav»
Selon lui, le conducteur de la citadine en aurait perdu le contrôle dans un tournant, rendant inévitable l’impact. Victor Ezéchiel affirme être immédiatement descendu de sa cabine de chauffeur pour aller voir s’il y avait des blessés dans la voiture. « Kan monn desann, monn get madam-la, li ti ankor pe respire e devan ti ena de dimoun ti blese leze », avance le jeune homme.
Les services de secours et la police ont été alertés, mais à l’arrivée du Samu sur place, Dayaneebye Ganoo ne respirait plus. Le médecin n’a pu que constater son décès. Victor Ezéchiel soutient que l’état de la victime était grave à l’œil nu. « Kan monn gete mem monn trouve madam ki ti pe asiz deryer la so leta ti grav », partage-t-il.
En ce moment difficile, le jeune homme peut compter sur le soutien de sa famille. Il dit également saluer son employeur qui lui a offert un soutien psychologique depuis l’accident. Le chauffeur de 28 ans explique qu’il fait le trajet sur cette partie de la route assez fréquemment, et que c’est un endroit qualifié d’à risque en termes d’accident de la route. « Ena mem enn sinbol kot ti ariv bokou aksidan lor sa larout-la. »
Après ce qu’il a vécu, Victor Ezéchiel demande aux autorités d’étudier la possibilité d’installer des ralentisseurs sur cette partie de la route. Il déplore aussi un manque d’éclairage. « Ena fwa aswar pa trouve mem, me li bon inn met ban reflekter deza. » Mais plus important, le jeune homme lance un appel à tous les automobilistes de faire preuve de vigilance sur la route. « Maler pena loder, pa kone enn kout li arive. »
Reconstitution des faits
Au niveau de l’enquête, après avoir complété sa version des faits à la police, le vendredi 2 décembre, Victor Ezéchiel a participé à une reconstitution des faits sur le lieu de l’accident. Il a indiqué à la police de Bambous comment se serait produit l’accident.
Karan Ganoo : «Mo papa pa abitie roul vit»
Karan, dont le père était au volant de la Nissan, raconte qu’une de ses tantes blessées dans l’accident est actuellement hospitalisée. Cette dernière aurait dû quitter Maurice vendredi pour retourner en Angleterre, où elle s’est établie. Elle était en vacances au pays. Concernant l’accident, il avance que son père lui aurait simplement fait état d’un « énorme bruit » avant de perdre connaissance. « Mo papa pa abitie roul vit e loto inn tap plis dan kote pasazer… »
Shanela : «Dayaneebye ti kouma enn mama pou mwa»
Shanela, qui est mariée à l’un des petits-neveux de la victime, ne cache pas sa tristesse. Elle révèle avoir passé de beaux moments aux côtés de Dayaneebye Ganoo au cours des deux dernières années. Selon elle, la septuagénaire était une personne joviale, qui accordait beaucoup d’importance à la famille. « Li ti touzour kouma enn mama mem pou mwa. »
Malgré son âge avancé, Dayaneebye Ganoo était très autonome, avance-t-elle. Shanela raconte qu’elle avait trois chiens de compagnie dont elle s’occupait avec soin. Son départ soudain laisse un grand vide, soupire Shanela avec tristesse.
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