Interview

David Reimer (ambassadeur des États-Unis à Maurice) : «Maurice doit diversifier ses exportations vers les États-Unis»

David Reimer

Renforcer les liens commerciaux entre Maurice et les États-Unis. Tel est l’objectif de l’ambassadeur américain David Reimer. Ce dernier parle des nombreuses opportunités d’affaires.

Publicité

Comment se portent les relations économiques entre les États-Unis et Maurice?
Les États-Unis et Maurice entretiennent d’excellentes relations depuis plus de deux siècles. En tant que démocratie fermement attachée à l’État de droit, notre amitié est fondée sur des principes qui font de Maurice un lieu attractif et sûr pour les entreprises américaines. Ajouter à cela, il y a le fait que Maurice est une économie en croissance depuis des décennies. Cela  a aidé les deux pays à développer une relation économique saine et dynamique, mais ce n’est pas suffisant. L’un de mes principaux objectifs, en tant qu’ambassadeur, est de renforcer nos liens commerciaux.

Pouvez-vous donner un aperçu de nos relations commerciales ?
Notre commerce bilatéral total, qui s’élève à $ 349 millions en 2017, représente une hausse de 2,7 % par rapport à 2016. Les exportations mauriciennes vers les États-Unis s’élevaient à $ 229 millions (environ Rs 7,8 milliards), faisant des États-Unis le troisième marché d’exportation de Maurice après le Royaume-Uni et la France, avec 11,2 % du total des exportations mauriciennes. Les principales exportations de Maurice vers les États-Unis sont les vêtements, les bijoux, le poisson, les lunettes de soleil et le sucre.
Par ailleurs, Maurice a importé pour $ 120 millions (soit Rs 4,1 milliards) de marchandises des États-Unis en 2017, contre $ 97 millions (environ Rs 3,3 milliards) en 2016. C’est une bonne progression, mais avec la stabilité et la solidité de l’économie mauricienne, nous pouvons accroître davantage les exportations américaines. Pour l’instant, les exportations comprennent le carburant, les pierres précieuses et les bijoux, les instruments médicaux, les amandes et les pièces d’avion.

Maurice doit élaborer une stratégie commerciale allant au-delà de l’AGOA»

Que préconisez-vous pour renforcer ces liens commerciaux?
Mon souhait, c’est qu’il y ait davantage de commerce et d’investissement dans les deux sens. Je suis profondément intéressé à promouvoir les exportations américaines vers Maurice et à aider les entreprises américaines à faire des affaires dans le pays. D’autant plus qu’il existe de nombreuses opportunités pour les produits américains, notamment parce que Maurice continue à atteindre le statut de pays à revenu élevé. Ces produits sont les véhicules, les technologies de pointe pour la maison et le bureau, les équipements industriels et les fournitures médicales. À noter que les produits américains sont les meilleurs au monde en termes de normes de sécurité et de qualité.

D’autre part,  les États-Unis sont un important acheteur de textiles et de vêtements de Maurice sous l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Cette loi accorde à Maurice et à d’autres pays africains un accès franc de droits de douane au marché américain pour des milliers de produits. Ainsi, l’AGOA soutient des milliers d’emplois mauriciens et constitue l’un des principaux moteurs de nos relations commerciales.

Cependant, comme l’AGOA n’a été approuvée par le Congrès américain que jusqu’en 2025, Maurice doit diversifier ses exportations vers les États-Unis, au-delà des textiles et du vêtement. Il doit également commencer à élaborer une stratégie commerciale allant au-delà de l’AGOA. Les États-Unis constituent un vaste marché. Il existe des partenaires commerciaux potentiels dans tous les secteurs. Maurice a une population créative, talentueuse et hautement qualifiée. Par conséquent, l’exportation de produits innovants et de plus grande valeur peut contribuer à cet effort de diversification, dans les technologies mobiles et financières, la pharmaceutique, les énergies renouvelables, l’industrie cinématographique, la franchise. Explorer des partenariats avec des entrepreneurs de la Silicon Valley et des centres financiers comme New-York n’est qu’un des nombreux moyens d’avenir.

Les Mauriciens peuvent s’adresser à la section économique de notre ambassade s’ils veulent plus d’informations sur ces débouchés commerciaux. Nous nous ferons un plaisir de les aider.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !