- Le fils et la fille du suspect, ainsi que leurs conjoints respectifs poursuivis pour complot
«Mo pou kit twa mo pou ale. » C’est ce que Lajwantee Beerbul aurait lancé à son compagnon David Latour, 43 ans, avant qu’il ne décide de l’agresser brutalement le samedi 21 octobre 2023 à leur domicile à Grand-Baie. Un énième acte de violence conjugale qui a eu de lourdes conséquences puisque la femme de 47 ans est décédée dimanche matin des suites d’une hémorragie intracrânienne.
Publicité
Son compagnon n’aurait pas digéré qu’elle lui avoue qu’elle ne pouvait plus supporter le fait d’être une femme battue et qu’elle souhaitait mettre un terme à leur relation. Il a d’abord tenté de maquiller cette agression en un accident. Pour cela, il a bénéficié de la complicité de son fils Sen William Latour, de sa fille Emma Usha Latour, ainsi que de leurs conjoints respectifs, Sephora Davina Jean et Didier Edouard.
Les suspects ont avoué leur implication. Le lundi 23 octobre 2023, ils ont comparu devant le tribunal de Pamplemousses. David Latour a été inculpé de meurtre, tandis que les autres suspects ont été provisoirement inculpés de complot. Ils restent en détention policière.
Lajwantee Beerbul partageait sa vie avec David Latour depuis plusieurs années. Elle avait enduré des violences conjugales. Elle avait même passé quelques jours dans un centre pour femmes battues. Cependant, son compagnon insistait toujours pour qu’elle revienne vivre avec lui.
Les actes de violence continuaient toutefois de perdurer. Mais le samedi 21 octobre 2023, Lajwantee Beerbul, ne pouvant plus de ces coups répétés, a pris la décision de le quitter définitivement. Elle la lui a annoncée dans la matinée. C’est ce qu’a indiqué le suspect lui-même dans le récit qu’il a fait à la Criminal Investigation Division (CID) de Grand-Baie dirigée par l’inspecteur Dooshan Thakoor.
David Latour a expliqué qu’elle lui avait annoncé qu’elle quitterait la maison car elle ne pouvait plus tolérer ses actes de violence. Il n’était toutefois pas disposé à accepter sa décision. L’homme, qui exerce comme vigile rattaché à la surveillance d’un bungalow à Grand-Baie, s’y est rendu avec sa compagne.
Dans sa déposition, il avance qu’ils ont bu quelques verres ensemble. Il avoue qu’au cours de la soirée, il l’a frappée à plusieurs reprises pour qu’elle revienne sur sa décision. Ne pouvant plus supporter les coups, Lajwantee Beerbul a, à un moment donné, perdu connaissance.
Selon ses dires, il a contacté Didier Edouard, le compagnon de sa fille, vers 4 heures dimanche. Celui-ci les a rejoints au bungalow. Puis il les a ramenés chez eux en voiture.
De retour à la maison, ils ont placé la victime dans le lit. Elle était toujours inconsciente. Ne la voyant pas réagir, le compagnon a expliqué aux deux couples que si les choses tournaient mal, ils devaient dire à la police que la quadragénaire avait fait une chute dans les toilettes et qu’elle s’était blessée avant d’aller se coucher.
Malheureusement, Lajwantee Beerbul ne s’est jamais réveillée. Blessée à la tête, elle a rendu l’âme à l’hôpital du Nord le dimanche 22 octobre 2023 où elle avait été conduite par des proches. Le médecin, soupçonnant une agression, a alerté la police. Le concubin a alors été arrêté par la CID de Grand-Baie.
L’autopsie a confirmé que la quadragénaire a subi des violences et qu’elle est décédée des suites d’une hémorragie intracrânienne. Conformément à ce que leur avait demandé David Latour, les deux couples ont, dans leur première déclaration à la police, prétendu avoir entendu du bruit émanant des toilettes et que Lajwantee Beerbul avait été victime d’une chute.
Une version que les enquêteurs, pas convaincus, ont prise avec des pincettes. David Latour a cependant fini par avouer le meurtre, tout en admettant avoir comploté avec son fils, sa fille et leurs conjoints respectifs pour faire croire à un accident.
Confrontés à ces aveux, le beau-fils de la quadragénaire et sa belle-fille, ainsi que leurs conjoints, ont changé leur version des faits. Ils ont cette fois corroboré les dires de David Latour. Ce dernier devra être examiné par un médecin de la police. Il devra également participer à une reconstitution.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !