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Daphné Doomun ou celle qui est née avec un pinceau à la main

Daphné Doomun Daphné Doomun est passionnée par les formes végétales
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Les formes végétales l’interpellent ! Pinceau à la main, Daphné Doomun donne libre cours à son imagination à travers une peinture colorée et sans concession.

Chaque toile est un cri d'alarme contre les dérives de notre société où l’on tient la nature pour acquise. Néanmoins, ne vous attendez pas à voir une nature sombre et sans vie. Au contraire ! Les chefs-d’œuvre de Daphné Doomun projettent sa vision d’une nature, éclatante et foisonnante, avec des couleurs vives… presque irréelles. À l’instar de la fresque végétale mettant en scène un dodo et une femme regardant les passants qu’elle a peinte sur tout un pan d'un mur de Port-Louis lors du festival Porlwi by Nature au mois de décembre 2017.

L’artiste peignant sa fresque lors du festival Porlwi by Nature en décembre 2017.
L’artiste peignant sa fresque lors du festival Porlwi by Nature en décembre 2017. Crédit photo Permoglaze

« Les couleurs ne sont pas propres à la nature, mais c’est plutôt la façon dont je vois la nature dans mon imaginaire. Du moins, ce que j’aimerais voir et ce que j’aimerais qu’elle soit. C’est difficile pour moi de m’arrêter à ce qui se présente à moi, j’ai toujours ce besoin de voir au-delà », confie Daphné Doomun, 28 ans, qui maîtrise l’acrylique.

Cette artiste, qui a tout récemment exposé sept de ses tableaux au Moka Art Festival, a conquis les visiteurs avec ses coups de pinceaux imposant une nouvelle dimension à la région de Moka, loin d’être obsolète.

« Je ressentais l’envie d’apporter ma vision à des endroits emblématiques de Moka. Par exemple, la montagne Le Pouce a abordé des couleurs vives aussi bien que la route de Verdun. C’est ma façon de voir les choses et aussi de rendre ces endroits vivants. Avec des couleurs vives, on attire le regard », fait ressortir Daphné, qui puise dans la nature pour traduire en peinture ses émotions.

Avec des couleurs fortes et contrastées, aussi bien que des associations de teintes assez improbables, Daphné Doomun captive l’attention.

Une de ses œuvres qui s’intitule « D’Ame »
Une de ses œuvres qui s’intitule « D’Ame »

« L’idée est de faire réagir sur le fait que la nature est bel et bien présente et que nous avons rarement le temps d’en profiter, de la contempler, alors que nous la détruisons. Se reconnecter avec la nature et en prendre soin s’avère salutaire », explique Daphné Doomun.

C’est ainsi qu’à travers sa passion pour la peinture et le dessin que Daphné Doomun, née de mère française et de père mauricien, transmet ses idéaux. Un mode d’expression qu’elle affectionne depuis toute petite. « J’ai toujours aimé dessiner. D’ailleurs, dans mes photos d’enfance, je suis toujours avec un crayon à la main. Je pense que cette passion est innée. Toutefois, cette attirance vers l’art s’est accentuée grâce à ma mère qui m’emmenait visiter les musées quand j’étais plus jeune », confie l’artiste qui a choisi cette voie pour ses études supérieures.

Elle dessine depuis sa plus tendre enfance.
Elle dessine depuis sa plus tendre enfance.

Kenzo et Givenchy

C’est à l’École nationale supérieure d'art et de Design de Nancy, en France, que Daphné a fait ses études, notamment en arts appliqués, puis un BTS en communication visuelle option graphisme, édition et publicité. Par la suite, elle a fait un stage chez Kenzo Parfums et les parfums Givenchy .

« J’ai beaucoup appris chez ces deux géants, car il fallait travailler vite et bien », se souvient Daphné. De retour à Maurice, c’est comme graphiste qu’elle exerce pour une chaîne hôtelière. Toutefois, malgré le fait que la création graphique et l’art sont liés, manipuler le pinceau lui manque terriblement.

« Le graphisme nécessite de la créativité et c’est aussi une forme d’art. Néanmoins, manipuler un pinceau, manier la matière, sentir les textures… tout cela me manque énormément. J’essaie de dessiner un peu lors de mes temps libres », confie notre interlocutrice.

Si elle ne prépare pas d’exposition en tant que telle pour les prochains mois, elle rêve, cependant, d’illustrer les poèmes de l’auteure indienne Rupi Kaur. « C’est un rêve de pouvoir illustrer des poèmes, surtout ceux de Rupi Kaur, qui parle de la vie de tous les jours », précise Daphné Doomun. Celle-ci souhaite mettre en avant la femme qui est omniprésente dans ses œuvres.

« Dans chacun de mes tableaux, je présente la femme ou une partie d’elle, cachée quelque part dans la nature. J’aimerais beaucoup mettre davantage l’accent sur la femme dans mes projets artistiques à venir, avec ses expressions cachées », conclut Daphné Doomun.

 

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