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Danse contemporaine : Jean-Renat Anamah mène le bal

Danse contemporaine L’artiste déplore le manque de soutien de l’État.

2018 sera définitivement l’année du partage artistique, du moins en ce qui concerne la danse contemporaine. Le chorégraphe Jean-Renah Anamah a, pour cette année, plusieurs projets en tête. Des projets qui seront plus facilement réalisables si l’artiste  bénéficiait du soutien de l’État. Jean-Renat Anamah bouillonne de créativité. Pour 2018, le chorégraphe ouvre une fois de plus son studio pour des créations.

La première à prendre petit à petit vie c’est la pièce Hide and Seek : « C’est une pièce de danse contemporaine qui a vu le jour grâce à la collaboration entre cinq chorégraphes malgaches et moi. La pièce a d'ailleurs été interprétée à Madagascar en 2016. Pour cette année, j’accueille une fois de plus les cinq chorégraphes, mais cette fois-ci deux autres danseurs mauriciens, à savoir Jason Louis et Gino Clarice, seront également de la partie pour le deuxième volet de cette création. »

Et cette pièce est toujours d’actualité, selon Jean-Renat Anamah : « Les cinq chorégraphes malgaches et moi-même nous nous sommes rendus compte que les politiques font toujours de fausses promesses. Ils jouent toujours à cache-cache avec nous quand il faut venir en aide aux chorégraphes. C’est ainsi que l’idée nous est venue de monter cette pièce qui sera jouée au centre Nelson Mandela et à l’Institut Français de Maurice, avant d’être présentée dans un festival à Madagascar. Nous n’avons jusqu’ici pas encore arrêté de date. »

Puis, le chorégraphe planche aussi sur une pièce de son ami Rary : « Rary est un chorégraphe malgache avec lequel j’ai beaucoup travaillé et avec lequel je prends toujours plaisir à travailler. Nous travaillons ensemble une fois de plus pour donner un nouveau souffle à son spectacle, Jary, qui raconte la folie de l’homme face à la technologie. »

Cependant, toutes ces collaborations ont un coût, notamment en ce qui concerne les frais de déplacement. Et là, c’est une bataille que Jean-Renat livre sans cesse depuis des années : « Quand je vais frapper à la porte du ministère des Arts et de la Culture, je me heurte toujours à un refus. À ce jour, je n’ai jamais eu une explication rationnelle disant pourquoi on ne nous aide pas à financer nos billets d’avion alors qu’on va défendre l’art mauricien. Même le privé refuse de nous aider. À ce rythme, on est carrément en train de tuer la danse contemporaine à Maurice. »

Mais ce n’est pas de pareilles difficultés qui vont empêcher le chorégraphe de faire son bout de chemin. Pour cause, les 5 et 6 mars, il accueille un atelier sur l’écriture chorégraphique : « Emmanuelle Huynh et Muno Bizarro, deux chorégraphes de France, côtoieront des chorégraphes mauriciens le temps d’un partage sur l’écriture chorégraphie. C’est important qu’il y ait ce frottement entre nos deux cultures. »

 

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