Dans une lettre adressée, jeudi dernier, à la direction d’Air Mauritius et au Bureau du Premier ministre (PMO), des employés ont dénoncé sept cadres pour « abus de pouvoir et favoritisme », ont critiqué l’Operations Advisory Committee et ont demandé des actions basées sur un rapport d’audit interne pour rétablir la transparence et l’intégrité au sein de l’entreprise.
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Ces employés n’y sont pas allés de main morte dans leur salve de dénonciations. Sept hauts cadres de MK, dont les noms sont cités dans la correspondance, sont qualifiés de « vautours qui n’hésitent pas à s’acharner sur les employés pour assouvir leurs désirs de promotions et de conditions favorables ».
Anba Manikham, suspendu de ses fonctions en avril, a également été égratigné dans la lettre. Selon ces employés de MK, il faisait la pluie et le beau temps. « Tous mangeaient dans sa main et non des moindres », souligne la lettre de dénonciation. L’identité de trois autres personnes qui seraient « de mèche avec Anba Manikham » est également citée dans la correspondance.
Autre point soulevé : l’Operations Advisory Committee, un comité temporaire qui avait été institué en attendant la nomination du Chief Executive Officer (CEO). « L’Operations Advisory Committee est une fausse manœuvre de votre part, même si on comprend que ce n’est pas de votre ‘doing’ », précise la correspondance.
Des « actions » sont, par ailleurs, réclamées, par la nouvelle direction d’Air Mauritius contre un haut cadre du département des Ressources humaines. Les employés demandent au CEO Charles Cartier d’analyser le rapport d’audit, commandité en interne, afin d’appliquer les « dispositions légales » pour forcer des hauts cadres cités dans la correspondance à « répondre de leurs actes ».
Des pressions pour « éjecter » le CEO
Y a-t-il des pressions pour éjecter le CEO d’Air Mauritius ? C’est ce qu’allèguent les employés dans la lettre de dénonciation. Quatre personnes seraient en train de « tirer les ficelles dans l’ombre ». « Leur but ultime, c’est de vous éjecter comme CEO. Vous êtes un danger pour eux, d’où cette lettre pour vous avertir de rester sur vos gardes », écrivent ces employés.
Le flou autour du recrutement et de la promotion de certains employés au sein de l’organisme est aussi abordé. Un cadre, selon la lettre, est accusé d’avoir nommé deux personnes au Groung Handling Staff (GHS) en « complicité » avec deux autres cadres de la compagnie.
Transparence
Les employés réclament finalement « plus de transparence » au sein de la compagnie. « On pense que votre audit interne démasquera facilement ceux qui ont fait preuve d’abus de pouvoir et que vous les retournerez à leurs postes respectifs. Et si besoin est, vous publierez des notices de vacances pour les postes qui doivent être remplis. La transparence doit régner si vous voulez vraiment changer les choses. Nous comptons sur vous pour assainir la situation au sein d’Air Mauritius. Mais sachez que vos actions doivent être visibles », demandent les employés.
Atma Bumma, le porte-parole d’Air Mauritius : «Révélez des informations en toute discrétion au CEO»
« Nous avons effectivement pris connaissance d’une lettre, toujours anonyme, cette fois-ci adressée au commandant Sameer Baichoo, le nouveau COO de l’organisme. La lettre est bien sûr copiée à diverses personnes. Tout d’abord, nous sommes surpris que la presse accorde de l’importance à des lettres anonymes. Publier un article à partir d’une lettre anonyme n’équivaut-il pas à décrédibiliser un contenu non vérifié et à perpétuer un climat de méfiance au sein de l’entreprise ? Ensuite, nous avons noté que certaines personnes veulent que la nouvelle direction fonctionne selon leurs agendas en essayant de diffuser certaines informations internes à l’entreprise. Si des gens ont des informations à révéler, ils peuvent les adresser en toute discrétion au CEO, sans utiliser la presse comme outil de pression », souligne Atma Bumma, porte-parole d’Air Mauritius.
Négociations autour du renouvellement de l’accord collectif : les contre-propositions de la direction de MK soumises le 20 juin
Concernant les négociations autour du renouvellement de l’accord collectif des employés, il revient que la direction soumettra les contre-propositions le 20 juin. « Ce n’est qu’une fois les contre-propositions soumises que les négociations pourront démarrer », fait comprendre un préposé d’un des syndicats de MK.
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