Un père de famille se plaint de l’attitude d’une enseignante d’une école privée envers son fils. La direction de l’école parle d’une « exagération ». Récit.
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Le fils de Mamode (prénom fictif) fréquente une école privée de l’île. Il est en Grade 4. Le père raconte que, depuis le troisième trimestre de 2016, « l’enseignante de sa classe a commencé à le critiquer, en raison de sa tenue vestimentaire. Elle lui reproche de ne pas porter l’uniforme… » Le père d’insinuer que lorsque l’enseignante vérifie les devoirs de son fils, elle ne fait que cocher partout, même s’il y a des fautes ! Elle ne lui poserait aucune question et, si elle lui parle, ce ne serait que pour lui faire des reproches.
Mamode allègue même que l’enseignante a « fait mon enfant changer de place pour le mettre près de la poubelle ». Le père affirme avoir rapporté le cas au ministère de l’Éducation. «Les fonctionnaires m’ont dit qu’ils ne peuvent rien faire, car cela concerne un établissement scolaire privé », dit-il, dépité.
Le père se serait aussi tourné vers la Child Development Unit. Une psychologue a interrogé le garçon. Elle aurait conclu que « l’enfant est harassé mentalement. »
La version du Maître d’école
La rédaction d’Xplik Ou K s’est entretenue avec le maître d’école de l’établissement en question. « Je suis à ce poste depuis le début de l’année. Et d’après ce que j’ai constaté, le père du garçon ne supporte pas cette institutrice et fait tout son possible pour qu’elle s’en aille.
Certes, l’institutrice n’est pas parfaite, je le concède, mais on ne peut décemment pas transférer un membre du personnel sur la seule demande d’un parent mécontent. S’il y avait plusieurs parents mécontents des méthodes de l’enseignante, ce serait autre chose. Or, ce n’est pas le cas. Il n’y a que ce monsieur qui rouspète », affirme le recteur.
« Cela dit, je précise que l’enfant peut porter soit l’uniforme soit une autre tenue vestimentaire. Nous sommes souples sur ce point », a-t-il maintenu.
« Le père critique l’indifférence de l’institutrice dans sa manière de corriger les devoirs de l’enfant. Nous avons tenu compte de sa remarque et nous avons vérifié si c’est effectivement le cas. Je dirais que ce monsieur exagère un peu », nous a déclaré le responsable.
Mal à l’aise
« L’enseignante a fait asseoir son fils près de la poubelle ? Laissez-moi vous dire que, dans chaque classe, il y a un système de rotation. Les enfants assis aujourd’hui au premier rang s’assiéront après quelques jours à l’arrière. N’importe quel enfant s’assiéra un jour ou l’autre près de la poubelle. Après tout, cette poubelle ne contient que du papier, où est le mal ? », a rappelé le recteur.
Ce dernier d’ajouter que « si l’enseignante accuse ce monsieur de venir tôt à l’école pour surveiller tous ses mouvements, c’est qu’effectivement il le fait. Il débarque vers 7 h 30 et s’assied près du bureau de l’administration. Il surveille qui entre et qui sort. Cette attitude met tout le personnel mal à l’aise. »
Que compte faire le recteur à la rentrée ? « Nous aborderons la situation de manière très cool. Nous avons assez entendu de plaintes venant de ce monsieur », nous a-t-il répondu.
La réaction des autorités
La rédaction a voulu avoir l’opinion de l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasamy, sur la pression que tout cela peut exercer sur le moral d’un garçon de neuf ans. Qu’est-ce qui se passe dans sa tête par rapport à l’attitude de l’enseignante à son égard ou du comportement de son père ?
« Ici, au bureau, nous traitons les cas en profondeur. Comme nous ne sommes pas en présence de tous les éléments de cette affaire, j’inviterai les parents de l’enfant à venir nous voir pour que nous puissions bien cerner tout cela avant de nous prononcer », nous a-t-elle répondu.
La Child Development Unit (CDU) a également été contactée. Le fonctionnaire responsable s’est arrangé pour que le père prenne un rendez-vous avec la CDU de sa région. Cela afin que l’enfant soit encadré et bénéficie d’un suivi par un psychologue.
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