Sandra (prénom fictif), une jeune femme de 28 ans travaillant dans un corps paraétatique dans la capitale, prétend vivre, depuis peu, un véritable calvaire sur son lieu de travail. Tout a commencé avec la nomination d’un nouveau Human Resource Manager. Celui-ci semble avoir jeté son dévolu sur la jeune femme qui l’accuse de harcèlement sexuel et moral. Selon la victime, le manager n’appréciant pas le fait d’être ignoré, aurait commencé, il y a quelques mois, à abuser de son autorité pour faire de la vie de Sandra un cauchemar. La jeune femme a déjà alerté la direction et a expliqué qu’elle est victime de traitements injustes, de commentaires désagréables, d’avances et d'instructions irrationnelles au travail.
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Sandra se dit choquée, humiliée et parfois gênée par de tels comportements, cela en présence de ses collègues. Elle dit craindre pour son travail et ne pas s’y sentir en sécurité. Après avoir porté l’affaire au niveau de la direction, elle attend en vain que des mesures soient prises.
Décidant de prendre les choses en main, Sandra a confié son affaire à une avocate spécialisée dans les cas de harcèlement, Me Pooja Luchmun, avocate et co-fondatrice de Mafubo Mauritius, une ONG locale pour les femmes. Sandra a déposé une mesure de précaution au poste de police de Pope Henessy.
L'avocate suit l'affaire de près
Me Pooja Luchmun nous explique qu’elle suit cette affaire de près, qu’il y a déjà une enquête interne effectuée par la direction et qu’elle préfère en attendre les conclusions. Elle explique que « le harcèlement au travail est un délit civil et pénal ». Elle définit le harcèlement comme « tout acte indésirable verbal, non verbal, visuel, psychologique ou physique, en fonction de l’âge, d’un handicap, du statut VIH, de circonstances domestiques, du sexe, de l’orientation sexuelle, de la race, de la couleur, des convictions religieuses, politiques et autres. » Le harcèlement au travail est considéré comme une forme de violence et toute personne qui commet une telle infraction est passible, après déclaration de culpabilité, d'une amende maximale de Rs 75 000 et d'une peine de prison maximale de deux ans.
Personne ne devrait se sentir en danger au travail à cause d'une autre personne. Le respect doit prévaloir sur tout lieu de travail. Il est important pour les victimes de harcèlement de raconter leurs histoires et de sensibiliser sur ce mal qui peut tuer. La plupart des victimes ont peur des répercussions si elles s'expriment contre leur employeur, mais il est tout à fait injuste que, dans un pays où le marché du travail et les lois offrent une protection solide aux employés, une victime de harcèlement soit punie pour les actes du harceleur. En dénonçant sans vergogne les harceleurs, les choses pourront éventuellement changer et la culture du harcèlement au travail pourra disparaître.
Sollicité pour une réaction, le HR Manager n’a pas souhaité faire de commentaires.
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