Faits Divers

Dans un centre d’appels : une chargée de clientèle se dit victime de harcèlement et d’attouchements

Une jeune femme de 21 ans, employée dans un centre d’appels de la capitale, accuse son superviseur d’attouchements et de harcèlement sexuel. Elle a porté plainte à la police le 30 décembre 2016. Elle a été examinée par le médecin de la police le mardi 3 janvier.

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Dans sa déposition, la jeune femme relate que depuis son embauche il y a sept mois, elle aurait subi des sévices sexuels de la part du superviseur. Il l’aurait contrainte à céder à ses avances en menaçant de lui mener la vie dure. La jeune femme est en possession d’un enregistrement audio, daté du 28 octobre 2016, dans lequel on entendrait son supérieur lui faire des avances. Elle compte déposer la bande audio à la Cybercrime Unit dans la semaine à venir.

Cathy (prénom fictif), 21 ans, est mariée et mère de deux enfants. Cette Portlouisienne a été employée comme chargée de clientèle. « Depuis que j’ai posé le pied dans le centre d’appels, mon superviseur n’a pas cessé de me tourner autour. Pour préserver mon emploi, je me suis tue, jusqu’à ce que je me décide à donner ma démission en novembre 2016, avec un mois de préavis. »

La jeune femme explique qu’au début, elle a reçu un texto dont elle ignorait la provenance et qui se lisait ainsi : « Sa ti robe bleu to met la mari excitant. Li donne moi banne envie pou tire robe la lors toi. »  Elle a répondu pour demander de qui il s’agissait et a été surprise quand elle a appris que c’était son superviseur. « Je ne lui ai pas répondu », affirme Cathy.

Le trentenaire aurait continué à lui envoyer des SMS indécents mais la jeune femme continuait à l’ignorer. Ce qui n’aurait pas plu au superviseur. Comme elle repoussait ses avances, il a commencé à lui faire des remarques sur son travail.

Lettre d’avertissement

« Il me reprochait de ne pas emmener de clientèle, de prendre trop de congés, etc. Il me comparait à d’autres employées. à chaque fois que je repoussais ses avances, je recevais une lettre d’avertissement. Il m’intimait l’ordre de prendre mon travail au sérieux », raconte Cathy.

En août 2016, son superviseur l’aurait convoquée dans un bureau. Il l’aurait forcée à baisser son collant pour lui faire des attouchements. La jeune mère se serait laissé faire et n’aurait rien dit de peur de perdre son emploi. Elle aurait subi des attouchements à deux autres reprises, en septembre et en octobre.

Ne pouvant plus supporter cette situation, Cathy décide de remettre sa lettre de démission début novembre. « Mo finn donn mo superviseur mo let demision e li dir mwa li pa aksepte sa let la. Tan ki li la li pa pou aksepte sa. Dan let la, mo finn donn enn mwa preavi », ajoute Cathy. Le 20 décembre, son préavis arrivant à terme, elle décide de cesser son boulot.

Sa direction refuse de lui payer son dû, ignorant qu’elle avait soumis sa lettre de démission dans les délais légaux. Cathy décide donc de sortir de l’ombre et de dénoncer le harcèlement dont elle a été victime. « Je ne souhaite pas qu’une autre fille de ce centre d’appels subisse ce même calvaire. J’ai dénoncé mon harceleur à d’autres superviseurs qui n’ont pris aucune mesure contre lui. »

La police a ouvert une enquête. Elle a convoqué le superviseur cette semaine, accompagné de son avocat. Il répond d’une accusation d’« attempt upon chastity ».

Le suspect : « On avait l’habitude de badiner »

Sollicité pour une réaction, le superviseur incriminé nie les allégations faites contre lui. « Ce sont des mensonges. Nous sommes collègues et nous avions l’habitude de badiner verbalement. Jamais je n’ai eu de contacts physiques avec elle, ou commis des attouchements. Je laisse aux autorités le soin de mener l’enquête pour voir qui dit vrai. »

 

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