Live News

Dans un affidavit : l’ancien CP Dip dénonce une campagne politique contre sa personne

Accusé dans l’affaire Reward Money, l’ex-CP Anil Kumarsing Dip se défend dans un affidavit. Il y dénonce une « machination politique » orchestrée contre lui et accuse la FCC d’être utilisée comme instrument de vendetta.

Publicité

En attendant sa convocation par la Financial Crimes Commission (FCC), l’ancien commissaire de police (CP) Anil Kumarsing Dip a juré un affidavit, le 12 septembre 2025, afin d’exposer sa version des faits dans l’affaire Reward Money. Ce document a également été remis aux enquêteurs lors de son interrogatoire.

L’ancien patron des Casernes centrales affirme être la cible d’une machination orchestrée par le Parti travailliste et soutenue par une « section de la presse », visant à le présenter comme « coupable » aux yeux de l’opinion publique. Il écrit : « Je crois que je serai détenu sous prétexte de vérifications, alors même qu’il n’existe aucune preuve de faute de ma part. »

Selon lui, les rumeurs de détournement lancées par le Parti travailliste, qui était encore dans l’opposition, auraient été transformées en « campagne orchestrée » une fois celui-ci au pouvoir. « La FCC est utilisée comme un outil de vendetta politique », soutient-il.

Anil Kumarsing Dip précise avoir déjà soumis une déclaration complète de ses avoirs le 10 avril 2025. Il ajoute : « Le 28 juillet 2025, la FCC a obtenu un ordre de divulgation concernant mes comptes bancaires et ceux de ma famille. » Il insiste n’avoir acquis aucun bien immobilier depuis sa nomination et ne détenir aucun actif à l’étranger.

Mécanisme du Reward Scheme

Dans sa déclaration jointe à l’affidavit, l’ex-CP explique le fonctionnement du Reward Scheme, prévu par le Police Standing Order 122. Celui-ci distingue trois types d’informateurs : les citoyens ordinaires qui fournissent des renseignements, les personnes liées aux réseaux criminels, gérées par des policiers appelés « handlers », et les sources régionales ou internationales, notamment dans la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme.

Anil Kumarsing Dip affirme que les protocoles visaient à protéger leur identité : « Révéler leur identité mettrait en danger leur vie, celle des policiers et de leurs familles. »

L’ancien CP accuse le Premier ministre d’avoir manipulé des données sur les sommes versées aux informateurs et aux policiers. Il cite les débats parlementaires de juillet 2025, où des chiffres avaient été présentés pour suggérer un déséquilibre. « Le Premier ministre a délibérément déformé les faits pour me faire passer pour le chef d’un réseau corrompu », avance Anil Kumarsing Dip.

Il réfute également les propos du Premier ministre l’accusant d’avoir modifié le Standing Order 122 afin de permettre des paiements avant l’issue des procès : « C’est un mensonge. Cette disposition existait déjà sous le commissaire Khemraj Servansingh. J’ai simplement ajouté la condition qu’un rapport du Forensic Science Laboratory confirme la nature des saisies. »

Selon lui, le dossier dépasse la question du Reward Money. Il considère que le dossier est instrumentalisé pour affaiblir l’opposition et détourner l’attention. « J’ai été privé d’une enquête impartiale et, par conséquent, d’un procès équitable. L’opinion publique a été façonnée contre moi. »

L’affidavit a été rédigé par Me Saya Ragavoodoo, avouée.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !