Chanteuse à succès à La Réunion, Rebecca Malabar est à Maurice pour le lancement de son album « La Vie ». Un opus très particulier, puisque la Mahébourgeoise y parle de sa lutte contre le cancer du sein.
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Il y a des Mauriciens qui sont plus connus à l’étranger que dans leur propre pays. C’est le cas de Rebecca Malabar. Auteur-compositeur-interprète, elle s’est installée à La Réunion il y a une trentaine d’années et là-bas, elle fait un carton. Cette mère célibataire de 47 ans est de passage à Maurice pour le lancement de son dernier album, intitulé La Vie. Un opus très spécial pour elle, car quatre des douze morceaux qui le composent parlent de sa lutte contre le cancer.
Chanteuse à succès à l’île sœur avec déjà quatre albums sur le marché, Rebecca Malabar parvenait à jongler entre sa carrière et son rôle de mère, pour à la fois s’occuper de ses quatre enfants et faire danser les foules. Mais en 2015, elle apprend qu’elle souffre d’un cancer du sein. Loin de se laisser abattre, la quadragénaire décide de prendre le taureau par les cornes et de montrer que la maladie n’est pas une fatalité.
Métissage
« Au départ, l’album La Vie contenait huit morceaux et il était déjà prêt. Mais une semaine avant le lancement officiel, j’ai appris que j’avais le cancer. J’ai donc écrit et composé quatre nouvelles chansons que j’ai ajoutées sur l’album », confie Rebecca Malabar.
Notre interlocutrice s’affiche fièrement comme un pur produit du métissage. Née à Mahébourg d’une mère hindoue et d’un père catholique, elle a grandi au carrefour de deux cultures, ce qui lui permet aujourd’hui de toucher à différents styles de musique, comme le séga et les chansons de Bollywood.
« J’ai toujours été passionnée par la musique. Quand j’étais petite, j’aimais les chansons dans les shivalas et les grandes prières. à Mahébourg, quand j’avais 12 ans, je chantais, dans un petit groupe, des chansons bollywoodiennes », relate-t-elle. Rebecca a vécu dans ce village du Sud jusqu’en 1985. Elle a fréquenté le collège Adventist jusqu’à la Form 3, avant de partir pour La Réunion à l’âge de 16 ans.
Elle attendra encore de longues années avant de laisser libre cours à sa passion. En 2012, alors âgée de 42 ans, elle écrit sa première chanson, Associé malhonnête. Dans la foulée, elle lance son premier album, Oser, à La Réunion, où nombre de ses titres font fureur, comme Père Noël, Femme de mon âge et Célibataire.
Aujourd’hui, Rebecca Malabar a appris à tout gérer en restant positive : « La vie roule, je suis mère célibataire avec quatre enfants. Cela ne m’empêche pas d’être une artiste et de gérer mon combat contre le cancer. Je suis aussi une travailleuse sociale, j’aide les personnes malades et âgées, et surtout les sans-abri. » De plus, la chanteuse a créé l’association New Artist Family System, qui a sorti une compilation intitulée SOS Artiste.
Aide aux associations
Une partie des recettes des ventes de l’album La Vie sera reversée à une association de lutte contre le cancer. « à La Réunion, j’ai voulu que, pour chaque album vendu, trois euros soient reversés à l’association Odyssea. à Maurice, pour chaque album vendu, Rs 50 seront données à Breast Cancer Care », explique Rebecca Malabar.
Et même si elle rencontre un succès beaucoup plus important à La Réunion, Rebecca Malabar n’en veut pas à ses compatriotes : « Je suis Mauricienne avant tout. J’aime et j’aimerai toujours mon île. »
Des textes lourds de sens
Rebecca Malbar nous explique la signification des quatre morceaux qu’elle a inclus dans son album La Vie après avoir appris qu’elle avait le cancer.
La Terre pleure
« On la maltraite trop avec toute cette pollution. Aussi longtemps que la Terre aura mal, nous aussi nous aurons mal. C’est à cause de tout ce qu’on mange, tous ces pesticides, que nous avons aujourd’hui des maladies comme le cancer. »
Foutu Cancer
« Je veux passer un message fort à travers mes chansons, raconter ce que j’ai vécu pendant ma maladie, les traitements, le combat que j’ai mené... »
Si seulement
« C’est une chanson en duo avec Ashley, ma fille de neuf ans. Son nom de scène est Chelsea-K. Elle est toujours à mes côtés dans le combat. Elle est ma fée, j’ai envie de lui faire plaisir. On partage tout, nos joies comme nos peines. »
Guérison
« C’est un morceau a cappella en hommage à tous ceux qui m’ont côtoyée, comme mes proches, le service médical, etc. »
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