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Dans l’émission Xplik ou K de jeudi : la Santé s’explique sur le programme de vaccination contre la grippe

La fermeture des centres de vaccination, le jeudi 8 juin, contre la grippe, la ‘pénurie’ de vaccins a été au centre des débats sur Radio Plus. Explications.

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Plusieurs auditeurs ont exprimé leurs craintes concernant la recrudescence des cas de grippe (dont six mortels) à travers le pays. Ils se sont aussi interrogés sur les mesures préventives prises par les autorités et sur la fermeture annoncée jeudi des centres de vaccination à travers le pays.

D’abord, il a eu cet habitant de Providence, à Quartier-Militaire, qui a fait part de son angoisse après s’être rendu dans un centre de santé, mercredi, pour se faire vacciner (comme recommandé par le ministère de la Santé depuis le 29 mai dernier), et de se voir répondre « qu’il n’y a pas de vaccin disponible ».

« Comment les autorités peuvent-elles recommander une mesure à la population et puis ne pas être capables de l’appliquer ? Cela ne risque-t-il pas de provoquer des mécontentements, voire une psychose, dans la population ? Quel est le planning du ministère ? Qu’en est-il de la vaccination de tous les enfants des écoles s’il manque des vaccins ? » demandait ce père de famille à l’antenne.

Une maman, elle, s’est interrogée sur le principe de précaution préconisé par les ministères de l’Éducation et de la Santé pour les enfants présentant des symptômes d’une grippe persistante et un état fiévreux. Les garder à la maison pour éviter qu’ils ne contaminent leurs petits camarades de classe et ne propagent ce virus de la grippe H1N1 qui fait trembler Maurice, et qui a causé la mort de six personnes à ce jour.

« Nos enfants sont en plein dans leurs ‘tests’ et autres examens à l’école. Ils se refusent de rater un jour de classe, encore moins un examen dans une période aussi sensible pour leur avenir », argumentait cette maman inquiète.

Rassurer les gens

D’abord, Jameer Eadally, attaché de presse du ministère de la Santé, s’est voulu rassurant sur la fermeture temporaire des centres de vaccination contre la grippe à travers le pays.

Puis il échut au Dr Vasantrao Gujadhur, directeur des services de santé, de s’étendre sur le programme on-going de vaccination des personnes dites « à risques », de la pénurie « temporaire » de vaccins et de la fermeture provisoire des centres de vaccination.

« Premier point, insiste le docteur Gujadhur, la population doit savoir qu’il existe un programme annuel de vaccination des personnes que nous catégorisons à risques, car plus vulnérables à ce terrible virus de la grippe qui a la faculté de muter en permanence. Ces personnes qui bénéficient tous les ans de ce vaccin antigrippe sont, avant tout, les personnes âgées de plus de 60 ans. Cette mesure est préconisée par l’Organisation mondiale de la santé. Au niveau du ministère, nous avons étendu ce programme de vaccination aux personnes souffrant de maladies cardiaques, asthmatiques, femmes enceintes et enfants. » Il y a aussi le personnel médical exposé au virus des malades qu’ils traitent.

2000 vaccinations par jour

Selon ce programme de vaccination « normal », le nombre d’injections s’élevait à 2 000 par jour. « à ce jour, nos services de santé ont déjà vacciné 106 000 personnes, précise le Dr Gujadhur. Sauf que, depuis la mesure préconisée par les autorités, le 29 mai dernier, soit la vaccination de tous les Mauriciens qui le souhaitent, la demande en vaccins a explosé. Il faut désormais répondre à 3 000 demandes par jour à travers le pays. D’où cette pénurie temporaire : il ne nous reste qu’un petit stock disponible aujourd’hui. Le ministère a donc préféré fermer tous les centres, jeudi, pour ne pas prendre le risque de voir un centre approvisionné en vaccins et d’autres pas. Surtout nous ne voulons pas que les gens se déplacent pour rien, augmentant ainsi la confusion et les risques de propagation du virus. »

Commandes passées

Pour répondre à cette demande inhabituelle en vaccins antigrippe, le ministère a passé des commandes à l’étranger. « Le vaccin est un produit sensible, il faut respecter la chaîne du froid dans son transport. Les gens doivent comprendre qu’on ne peut avoir ce produit immédiatement dès que nous passons la commande. Une cargaison de 10 000 vaccins est attendue cet après-midi, une autre de 30 000 doses arrivera samedi et la semaine d’après une autre cargaison de 40 000 doses encore. Une fois que nous pourrons réapprovisionner les centres, le plan de vaccination reprendra dès vendredi », rassure le directeur des services de santé.

Pour conclure, le Dr Vasantrao Gujadhur invite toute la population à prendre les mesures qui s’imposent pour éviter la propagation du virus. Répondant à une réflexion de notre premier auditeur, il ajoute que « cette mesure s’applique aussi aux infirmiers et aux médecins qu’on voit parfois sortir dans la rue, hors de l’hôpital, avec leurs blouses blanches (aprons), avec tous les risques que cela comporte de véhiculer le virus de la grippe avec eux. »


Précautions à prendre

Le Dr Vasantrao Gujadhur insiste : le vaccin n’est qu’une des mesures à prendre pour lutter contre le virus de la grippe. D’ailleurs, il faut attendre une période de 10 jours avant que le vaccin ne fasse ses effets (immunisation). « Cela ne dispense donc pas les gens de prendre des précautions, des mesures d’hygiène primordiales. » Il faut :

  • se laver régulièrement les mains ;
  • les personnes affectées doivent éviter de toucher tous les objets susceptibles de propager le virus : poignets de porte, par ex. ;
  • éviter de se toucher (ou toucher les autres) la bouche, les yeux, le nez quand on tousse (car on expulse des milliers de microbes très contagieux ), se couvrir la bouche avec un mouchoir ;
  • consulter les services de santé en cas de forte toux, d’une production de mucus ou d’état fiévreux
  • prendre du repos en cas de fatigue
  • prendre de la vitamine C.
 

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