Des techniciens affectés à des postes administratifs et de nouveaux chefs hiérarchiques qui ne savent pas d’où sortent leurs nouveaux officiers. C’est la situation à laquelle ont été confrontés les anciens employés de la défunte Smeda redéployés dans la fonction publique depuis le lundi 23 avril.
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Les employés de la défunte Small and Medium Entreprises Development Authority (Smeda) se retrouvent dans une situation ambiguë. Ils ont reçu leurs lettres confirmant leur réaffectation au sein de la fonction publique le jeudi 19 avril 2018. Sauf que la lettre ne faisait aucune mention des postes qu’ils y occuperaient. Du coup, la plupart ont eu droit à une surprise le lundi 23 avril en se rendant sur leur nouveau lieu de travail : certains qui occupaient des postes techniques doivent désormais faire du travail administratif qui ne correspond pas à leurs compétences. Ils comptent faire part de leurs doléances au ministère du Travail.
Une Information and Research Officer, qui s’occupait de la communication, des relations publiques et du marketing auprès des petits entrepreneurs à l’ex-Smeda, se retrouve aujourd’hui à faire du Data Entry dans un organisme parapublic. « La lettre que j’ai reçue n’en faisait pas mention. Je découvre ces nouvelles responsabilités pour lesquelles je n’ai aucune qualification aujourd’hui. Ils n’ont même pas dit aux organisations où ils nous ont postés ce qu’on faisait avant », explique-t-elle.
Selon elle, ce serait une mauvaise utilisation des ressources humaines de l’État. Ce qu’elle regrette surtout c’est d’avoir dû abandonner le dernier dossier sur lequel elle travaillait auprès d’un petit entrepreneur sans pouvoir faire le handover. « Cela s’est fait du jour au lendemain, à la va-vite », assure-t-elle. Elle n’est cependant pas la seule technicienne à se retrouver à un poste administratif.
Un ancien Business Development Officer que Le Défi Quotidien a contacté en fin d’après-midi, dit ignorer encore quelles seront ses responsabilités au ministère au sein duquel il a été réaffecté. « J’ai eu une rencontre avec le SCE, mais pas avec le responsable qui n’est pas au bureau aujourd’hui », explique cet ancien technicien qui accompagnait autrefois les petits entrepreneurs dans le développement de leurs idées pour un business. « Ce dont je suis sûr, c’est qu’il ne peut y avoir de poste ici qui soit directement lié à mon expérience. »
« Problèmes de communication »
Si d’autres ont gardé le même poste, à l’instar d’une employée des ressources humaines, leur expérience du jour confirme toutefois qu’il y a eu des problèmes au niveau de la communication entre la Smeda et leurs nouveaux employeurs. « Ils ne savaient pas d’où je sortais, ni pour quel poste je venais et moi non plus d’ailleurs. J’ai dû leur dire ce que je faisais autrefois à la Smeda », explique-t-elle. Cette dernière n’a obtenu la confirmation de son poste, toujours aux ressources humaines, qu’en fin d’après-midi.
Un ancien chauffeur se retrouve, pour sa part, affublé de la double responsabilité de Driver/Attendant. « On m’a fait savoir qu’ils avaient suffisamment de chauffeurs et que je serai plutôt un Attendant. Je suis donc censé passer le balai et servir le thé, mais je m’assois à ne rien faire depuis ce matin », confie-t-il.
À qui la faute ? Le ministre de la Fonction publique, Eddy Boissézon, indique que son ministère a fait de son mieux vu la situation et que les anciens employés ne peuvent s’attendre à obtenir le même poste qu’à la Smeda, qui avait une fonction spécifique. « Nous les avons placés, autant que possible, à un grade comparable mais la SMEDA avait un rôle particulier qu’il est difficile de reproduire. Je crois que ces transferts ont été fait de manière professionnelle. Certains employés sont même satisfaits parce qu’ils ont désormais de meilleures opportunités de promotion », a soutenu le ministre.
Il faut souligner que les employés de l’ex-Smeda ont demandé la permission de recourir à une Judicial Review concernant les Option Forms et les conditions de leur redéploiement.
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