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Daniella Bastien : «J’aimerais pouvoir parler à la fille de 14 ans que j’étais»

L’anthropologue, fondatrice et directrice de Mind, On., une agence de communication mettant en lumière les comportements humains au travail depuis quatre ans, partage ses réflexions autour d’un rooibos, un thé rouge aux arômes riches. Alors que la nuit est mère de conseils, le jour lui offre l’opportunité de les concrétiser.

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Qu’emporteriez-vous sur une île déserte ?
Je n’ai pas d’objet fétiche. Je n’emporterais rien qui soit lié au travail. Je vais vous avouer quelque chose. Chez moi, j’ai un sac prêt, au cas où il y aurait un incendie ou si je devais quitter ma maison immédiatement, contenant mon passeport dans un sachet en plastique avec les photocopies de nombreuses choses importantes. Il y a également des boîtes de conserve pour assurer ma subsistance. Je renouvelle ces boîtes tous les six mois. Il y a une boîte de thon, des haricots, entre autres. Dans ce sac, j’ai aussi mon couteau suisse. En somme, il contient des éléments essentiels. J’ai appris cela très jeune…

Si un génie vous offrait de réaliser 3 vœux, quels seraient-ils ? 
Mon premier vœu serait que mes parents vieillissent en bonne santé et restent en forme pendant de longues années. Car si leur santé se détériore, cela aura des répercussions sur leurs enfants. Je souhaite donc qu’ils continuent à vieillir aussi bien qu’actuellement.

Mon deuxième vœu serait que ma fille Emma devienne une citoyenne exemplaire. Je souhaite qu’elle apprenne à prendre de bonnes décisions dans sa vie et qu’elle soit bienveillante envers elle-même, les autres et le monde qui l’entoure.

Mon troisième vœu serait qu’il y ait un sursaut moral collectif face à cette triple crise planétaire : le changement climatique, la pollution et la perte de la biodiversité.

Si vous pouviez retourner dans le passé, que changeriez-vous ? 
Si je pouvais voyager dans le temps, je me rendrais à l’époque des conquêtes au 15e siècle. Je conseillerais aux Européens de ne pas poursuivre leurs conquêtes territoriales, car je crois que tout ce que nous vivons aujourd’hui trouve ses racines à ce moment précis de l’Histoire, où l’homme a cherché à exploiter d’autres terres et d’autres peuples. Cette notion prend naissance au 15e siècle.

De plus, si j’avais la possibilité de retourner dans le passé, je choisirais ce moment crucial de ma vie où j’ai dû décider entre étudier les sciences ou me tourner vers l’économie et la comptabilité. Cette réflexion me traverse l’esprit en ce moment.

J’adore les sciences. Pourtant, pour diverses raisons, j’ai opté pour des matières qui ne m’attiraient pas autant. Les sciences continuent de me passionner. J’aurais aimé pouvoir parler à la jeune fille de 14 ans que j’étais et lui dire de se concentrer sur les sciences... Je viens d’un milieu ouvrier et quelqu’un m’avait dit que les études en sciences étaient longues et coûteuses et que mes parents pourraient ne pas pouvoir les financer. Je ne voulais pas leur imposer cela.

Donc, je dirais à la jeune fille que j’étais qu’il existe des opportunités qui se présentent et qu’elle doit les saisir. 

Le meilleur moment de votre journée ? 
Le meilleur moment de la journée, c’est lorsque tout est calme le soir. Je n’entends pas de voitures, je n’entends rien, je suis chez moi... 
Chaque soir, j’ai un rituel : je m’assois et je visualise tout ce que j’ai accompli, en réfléchissant aux moments qui ont eu du sens dans ma journée. C’est quelque chose que je fais depuis toujours.

C’est vraiment le moment idéal où j’ai une clarté d’esprit pour me transcender. J’essaie de réfléchir à ma propre évolution en tant qu’individu et à ce que j’ai fait qui n’était pas en accord avec mes valeurs.

Ce moment de la journée est très important pour moi car je me réveille le lendemain avec de nouvelles idées et une énergie renouvelée. Cela me donne la force d’affronter toutes les vicissitudes de la vie.

La nuit est pour moi un entre-deux, entre une journée écoulée et la promesse d’une nouvelle journée qui se profile.

Si vous deviez changer une chose chez vous, une seule, que serait-ce ? 
J’aurais aimé pratiquer des activités manuelles, comme la sculpture. J’aimerais utiliser mes mains davantage, même si je pratique la « ravanne ». Puis, faire du sport me tente aussi, tout comme la marche dans les bois. Donc, mon mode de vie. Mon souhait est d’être moins dans mes pensées, et plus connectée à mon corps.

Quel est votre chiffre porte-bonheur ? 
Je n’ai ni objet fétiche, ni chiffre porte-bonheur. Pour moi, chaque chiffre a une symbolique particulière. Ce sont les nombres qui confèrent une dimension mystique à la vie...

Que faites-vous pendant votre temps libre ? 
Je passe beaucoup de temps à avoir des conversations avec ma fille Emma, une pré-adolescente. Peu importe où nous nous trouvons, nous discutons longuement. J’adore découvrir son univers et rien que d’en parler, j’ai les larmes aux yeux. 

Je réalise également que je n’ai pas eu l’occasion de partager ma vie et ma vision du monde avec mes parents. Ils étaient très occupés et nous étions une fratrie. Je n’avais pas mes parents pour moi toute seule.

Or, en tant que parent aujourd’hui, je pense que nous disposons d’outils qui nous permettent d’engager des conversations avec nos enfants. Il se passe tellement de choses dans leur vie, ne serait-ce que concernant l’utilisation du téléphone portable. Il y a énormément de sujets à aborder.
Vous savez, une fille de 11 ans et demi parle de tellement de choses. C’est ainsi que je découvre qui elle est en train de devenir.

Si vous n’étiez pas anthropologue et fondatrice de Mind, on., vous seriez… ? 
Je travaillerais dans un laboratoire de recherche et je me serais spécialisée dans le domaine de la génétique.

Un objet indispensable ? 
Je ne suis pas attachée aux objets, mais je dirais que ma bouteille d’eau est importante pour moi. J’oublie souvent de boire de l’eau et en fin de journée, j’ai souvent de terribles maux de tête.

Si vous étiez une invention… ? 
J’aurais été la musique. J’aurais été cette capacité de l’être humain, à partir du son, de créer une mélodie. 

Si vous étiez une application mobile… ?
J’apprécie beaucoup les applications mobiles... Celle que j’utilise le plus, c’est WhatsApp. Je pense que c’est le cas pour beaucoup d’entre nous... Récemment, j’ai découvert une application, Aware. Elle soutient le développement personnel en encourageant la pratique de la gratitude et de la reconnaissance. Elle est géniale.

  • defimoteur

     

 

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