Daniel Laurent est lord-maire de Port-Louis depuis peu. Il partage sa vision personnelle pour Port-Louis. Il répond aussi à d’autres questions d’actualité concernant la capitale.
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«Mon but, c’est d’être le plus proche possible des Portlouisiens, de répondre au maximum à leurs attentes. Par exemple, je reçois mes mandants les mercredis. Je veux qu’ils repartent avec un sourire, qu’on trouve une solution à leur problème ou du moins, qu’ils repartent avec l’espoir que ce sera le cas », dit le lord-maire.
« Jusqu’ici, je n’ai pas eu l’occasion de visiter les pays développés comme la France et l’Angleterre. Quand vous voyez comment Paris est en soirée : une ville très animée, avec les gens qui sortent pour aller dîner, pour faire du shopping, etc. J’aimerais que Port-Louis ressemble à la capitale française. C’est mon rêve », ajoute-t-il.
Comment compte-t-il concrétiser ce rêve ? « Le gouvernement a beaucoup de projets de développement. Par exemple, quand nous allons prendre l’initiative de rendre les rues piétonnières, quand il n’y aura plus de parking pour les voitures, etc., à ce moment-là, nous irons dans la bonne direction. Alors, nous atteindrons notre but : rendre la capitale vivante », indique-t-il.
Sera-t-il toujours en poste ? « Quand nous prenons une décision au conseil, qu’il y a des procès-verbaux, qu’importe si je suis encore là ou que mon mandat soit terminé, la décision prise par le conseil sera appliquée », précise-t-il.
Propreté
« Nous voulons assurer que tous les matins, lorsque les gens arrivent à Port-Louis, ils trouvent la capitale propre. Nos équipes d’éboueurs s’emploient à garder la ville propre. Vous me dites que donner un coup de balai ne suffit pas, qu’il faudrait aussi laver les rues à coups de pression d’eau de temps en temps. Ce n’est pas mal comme idée. Je vais plancher dessus. Nous voulons toujours progresser, trouver des moyens de satisfaire tout le monde. Cela a un coût. Nous devons discuter de cela en comité, prendre une décision, ébaucher un plan », avance le lord-maire.
Bâtiments délabrés
Le lord-maire dit que la mairie a dressé une liste de bâtiments délabrés. « On a commencé à avertir les propriétaires. Dans certains endroits, la démolition a déjà commencé. Cela se fera au fur et à mesure. Nous y accordons une grande considération. Nous avons à cœur de protéger les intérêts du piéton », fait-il observer.
Terrains abandonnés
Daniel Laurent explique que, si un terrain est privé, la mairie ne peut y pénétrer pour le nettoyer. « Mais si le terrain commence à représenter un danger pour le public et que nous recevons des plaintes, nous allons essayer de retrouver le propriétaire. Il recevra un ordre dans lequel sera mentionné le délai qui lui est accordé pour s’occuper de son terrain. S’il fait la sourde oreille, il sera traduit en justice », explique-t-il. Toutefois, il reconnaît que ce genre de situation prend beaucoup de temps.
Il apporte une précision. « Si la situation pose un grand risque, que le lieu devient un abri pour les drogués, etc., nous nettoierons le terrain avant de réclamer les frais au propriétaire quand il donnera signe de vie », poursuit-il.
Et les voitures qui pourrissent sur la route, cela concerne-t-il uniquement la police de l’environnement ? « Oui, mais nous sommes disposés à collaborer, à donner un coup de main, si on nous le demande, car nous voulons que les Portlouisiens soient à l’aise dans leur ville », déclare-t-il.
Parking au Champ-de-Mars
Des gens qui habitent près du Champ-de-Mars sont opposés au projet de parking annoncé par la mairie. Comment compte procéder le lord-maire ?
« C’est un projet pour le développement de Maurice, de la ville de Port-Louis. Au début, il y aura une opposition. Mais à la fin, vous verrez, ce sera une bonne chose pour tout le monde. Ce projet refera des routes de Port-Louis des routes piétonnières. Pour parvenir à une chose, il faut passer par une autre. Et je rappelle que le projet ne se fera pas au détriment de l’espace vert, comme on le prétend. Le parking sera aménagé sur un espace actuellement inutilisable, qui est marécageux », renchérit Daniel Laurent.
Marchands ambulants
Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Y a-t-il une pression quelconque pour que les marchands soient réinstallés dans les artères très fréquentées ? Ou bien est-ce que la mairie les maintiendra là où ils sont ?
« Je l’ai dit à plusieurs reprises : ce n’est pas une décision de la mairie de Port-Louis. Nous ne l’avons pas fait par plaisir. La mairie n’a fait qu’appliquer la décision de la cour. Et quand une décision est appliquée, on ne la change pas chaque année, quand on veut. Quant à une quelconque pression, il n’y en a aucune. Les marchands ambulants sont satisfaits là où ils sont. Ils attendent les bras ouverts la concrétisation des projets annoncés en leur faveur à la gare Victoria et à la gare de l’Immigration. Il y aura 1 200 places dans chaque gare. Je suis certain que cela fera le bonheur de tout le monde », fait-il ressortir.
Porlwi Talk : l’ADN de Port-Louis analysé
Une série de conférences, d’ateliers et de rencontres axées autour la ville, la culture et la nature se tiendra à travers l’année. Cette initiative du programme éducatif IBL Porlwi Lab, en marge du festival Porlwi by Nature, vise à professionnaliser les métiers, les outils et les savoirs du monde artistique. C’est en marge du festival de culture contemporaine, Porlwi by Nature qui se tiendra du 29 novembre au 3 décembre. La première séance, qui a eu lieu le mardi 17 octobre, à The Ground Co-Working, Cassis, avait pour thème « L’ADN de la ville ». Elle était animée par Alexandra Caude, directrice de recherche à l’Inserm, et Thierry Le Breton, consultant en responsabilité sociale et environnementale.
Pour le Dr Alexandra Caude, directrice de recherche à l’Inserm, il y a un potentiel de faire vivre des parties de Port-Louis qui sont plus ou moins éteintes ou animées sur des dimensions culturelles, business, résidentielles, hospitalières, religieuses etc. « À Port-Louis, il y a énormément de petites enclaves qui sont d’ailleurs souvent abandonnées ou utilisées comme espace de stationnement (…) On voit bien toutes ces dimensions que représentent une ville et les capacités que nous avons. Elle respire par les poumons que nous donnent les plantes et il faut donc considérer l’intérêt de protéger ces espaces verts qui existent à Port–Louis », souligne-t-il.
Le cycle des activités et du Porlwi Talk visent à ouvrir la réflexion à partir de l’ADN de Port-Louis, indique pour sa part Thierry Le Breton. « C'est une formidable occasion pour les Mauriciens et Port-Louisiens de ressaisir leur destin et de rêver ensemble sur le Port Louis qu'ils veulent. Le Porlwi Talk ouvre des réflexions sur une vision accessible à tous, qui permet de voir que Port-Louis est un organisme vivant, déterminé dès le départ par son contexte environnemental et une ingénierie spécifique et carrée...mais avec des particularités à travers une vitalité de métissage qui rend cette ville unique au monde, et pas recopiable par personne. Tout comme le même ADN peut donner des réalités uniques, Port-Louis donne un cachet unique au monde », explique notre interlocuteur.
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