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Cyclisme: le coureur de Paris-Roubaix a un ennemi, les vibrations

Le coureur de Paris-Roubaix a pour principal ennemi sur les pavés le phénomène vibratoire, de plus en plus analysé par les scientifiques afin de mieux le combattre. "C'est une thématique très récente, une petite dizaine d'années", estime Frédéric Grappe, universitaire reconnu et directeur de la performance pour l'équipe Groupama-FDJ. Même si les dégâts provoqués sur les organismes des coureurs sont identifiés depuis longtemps.

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"Les vibrations au passage des pavés génèrent énormément de blocages", souligne l'ostéopathe d'une équipe qui détaille son travail: "Nous pouvons débloquer des côtes de manière à leur permettre de mieux se ventiler, rééquilibrer le bassin et les tensions dans la nuque." Franchir les pavés à 30 km/h ou plus laisse des traces. Frédéric Grappel compare le phénomène à ce que ressent un terrassier utilisant un marteau-piqueur: "Il est à 16 quand le coureur cycliste est à 25 sur la même échelle de référence." Et ajoute une boutade: "Si l'on appliquait le droit du travail, on n'aurait même pas le droit de faire du vélo !"

Pour combattre les vibrations, le matériel a évolué. "Les vélos sont de plus en plus axés confort, en étant moins rigides malgré l'utilisation du carbone", souligne le docteur en sciences (biomécanique et physiologie de l'entraînement). "On a fait évoluer la conception du cadre, on avance d'année en année. Même s'il reste encore beaucoup à faire". 

Ne vous fiez pas à la ressemblance d'une année à l'autre ! La géométrie des cadres a beau être identique, les différences -cachées- existent. "C'est dû à la nature de la fibre de carbone. On tient compte des propriétés mécaniques du carbone pour le faire évoluer", explique le scientifique, qui conjugue recherche universitaire sur le sujet ("Reims est en pointe", dit-il) et campagne de tests sur le terrain depuis cinq à six ans.

Pour éviter des ampoules aux mains, qui sont très sollicitées sur les pavés, les coureurs de Paris-Roubaix ont leurs trucs. Traditionnellement, une double couche de guidoline, ou bien des gants renforcés. Mais l'histoire récente montre qu'il est possible de courir et gagner "la reine des classiques" à mains nues, comme Tom Boonen, codétenteur du record des victoires.

"Il ne serrait pas le guidon", décrypte Frédéric Grappe. "Ses coudes étaient fléchis et jouaient un rôle d'amortisseur alors que beaucoup de coureurs roulent les bras tendus. Cela lui permettait de laisser le guidon vibrer un peu. Mais chaque coureur a une position spécifique sur la selle. C'est aussi affaire de musculature".

AFP / FRANCOIS LO PRESTI

 

 

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