
Une dizaine de contracteurs ont récemment sollicité la Central Water Authority (CWA) pour réclamer des paiements évalués à des centaines de millions de roupies, dans le cadre de l’In-house Pipeline Replacement Programme.
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Ces réclamations concernent principalement des travaux de réasphaltage de routes effectués après la pose de tuyaux il y a quelques années. Selon des sources internes à la CWA, aucune trace documentaire, telle que des contrats ou des accords écrits, ne corrobore ces demandes. Face à ces réclamations, la CWA se retrouve donc dans une situation inédite où elle ne peut débourser de l’argent pour des travaux qui auraient été effectués sans contrats. Cette situation est compliquée par le recours massif des contracteurs principaux à des sous-traitants, un enchevêtrement décrit en interne comme une véritable « toile d’araignée ».
Ce manque de documentation formelle place la CWA dans une position délicate. Des recherches préliminaires effectuées par des officiers du corps paraétatique font également ressortir de possibles liens entre certains sous-traitants et des proches du Mouvement socialiste militant (MSM). D’ailleurs, il nous revient qu’un nom en particulier serait cité.
En parallèle, la CWA a récemment transmis plusieurs dossiers liés à l’In-house Pipeline Replacement Programme à la Financial Crimes Commission (FCC). Cette dernière avait déjà ouvert une enquête, au cours de laquelle des responsables du projet, des ingénieurs de la CWA et des agents chargés des inspections ont été auditionnés. L’affaire, déjà ouverte, a été portée à l’attention de la FCC par un sous-traitant, qui a révélé que des contrats auraient été attribués sans respecter les procédures d’appel d’offres.
Un audit interne, initié en juillet 2024 par le ministère des Infrastructures publiques après le départ de Prakash Maunthrooa en tant que directeur général de la CWA, a révélé des manquements significatifs dans la gestion et l’exécution de ce programme. Lancé en 2023, l’In-house Pipeline Replacement Programme visait à remplacer 437 kilomètres de conduites d’eau. À la fin de 2024, 291 kilomètres avaient été posés par la CWA, dont 34 kilomètres par des sous-traitants et 112 kilomètres par des petites et moyennes entreprises (PME) partenaires.
Le rapport d’audit indique que près de 44 % des fonds alloués auraient été réaffectés sans autorisation à d’autres projets, compromettant les objectifs initiaux du programme. En février 2025, le ministre de l’Énergie et des utilités publiques, Patrick Assirvaden, avait dénoncé publiquement ces irrégularités.
Au Parlement, en mars dernier, le ministre a déclaré qu’aucun appel d’offres n’avait été lancé pour l’attribution des contrats du Pipeline Replacement Programme. Il a révélé qu’un budget d’un milliard de roupies avait été approuvé pour ce projet dans le cadre du Budget 2024-2025. Cependant, il s’est dit consterné d’apprendre que 1,5 milliard de roupies avaient été versées aux entreprises impliquées, dépassant largement l’enveloppe initiale. Le ministre a ajouté qu’il n’avait aucune information sur l’identité des entreprises bénéficiaires, et a soutenu que les paiements avaient été effectués dans une opacité totale.

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