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Curepipe : dans les arcades, on s'accroche à un espoir de regain d'activité 

L’arcade Salafa est toute triste, ce jeudi 15 avril, lorsque nous allons y faire un tour. Le centre-ville de Curepipe a coutume d'attirer du monde, et pas seulement les Curepipiens. Pas cette fois. Le lèche-vitrines n'est certes pas à la mode, mais de là à cet inquiétant silence... On avance dans la ville et toujours défile le même spectacle monotone, les rues vidées, les volets baissés. Aucune voix de maraîcher aux abords de Jan Palach, pas de marchands ambulants pour vous tenter dans Curepipe endormie.

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Nous continuons à marcher et les quelques magasins ouverts semblent faire acte de vaillance : tel Ghanty Tissus. Nous y entrons et rencontrons le maître des lieux, Reshad Ghanty, 56 ans. Nous ne le dérangeons pas : il est assis et discute tranquillement avec ses vendeurs.
 
Scène inhabituelle car, normalement, ce n'est pas possible avec les clients qui se pressent entre les rouleaux de tissu. Quand on parle de normalité, on pense à avant la pandémie. Depuis, tout a changé.  « C’est une reprise très lente », nous confie Reshad Ghanty. 

Il est 11 heures et pas un seul client dans les parages. Une atmosphère de bibliothèque. Alors, les vendeurs du magasin papotent ou s’occupent à ranger les rouleaux de temps en temps. Pas grand-chose à faire.   

En temps 'normal', nous explique Reshad Ghanty, les mois de mars, avril et mai passent vite. C'est la période la plus rentable, pas un instant pour souffler. Car les commandes et les gens affluent pour la Pâques, pour d'autres célébrations et pour les mariages. « Sezon mariaz mem la, » nous dit-il.

Mais aujourd'hui, le temps semble suspendu au magasin. 

Ghanty Tissus, qui propose aussi la confection de vêtements sur mesure, avait d’ailleurs des commandes à respecter. Mais, avec la pandémie, les clients ont annulé leurs événements, alors que d’autres ont préféré les reporter. 

Reshad Ghanty, qui gère son magasin depuis plusieurs décennies, remarque aussi qu’il y a une grande différence entre la reprise de l’année dernière, en mai, et celle d’avril de cette année. « L’année dernière, les gens étaient comme déchaînés avec la levée du lockdown qui coïncidait avec la fête des mères », confie-t-il.

Un tel déferlement semble maintenant chose du passé. Cela va se remettre en place, mais lentement, pense Reshad Ghanty. Il garde l'espoir de jours meilleurs. Pour la fête du Ramadan, peut-être.

 

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