Culture protégée : des diplômés cultivent la terre

Pravind Jugnauth Le Premier ministre Pravind Jugnauth pense que le pays doit se concentrer sur ce qu’il peut produire.

Dix diplômés se lancent dans l’agriculture protégée. Les facilités mises en place par le gouvernement ont été inaugurées jeudi à Plaine-Magnien.

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Avec le changement climatique, le ministère de l’Agro-industrie a proposé une solution : les cultures protégées pour les jeunes diplômés. 52 demandes issues de jeunes diplômés en finances, en droit et en agriculture ont été reçues. Dix jeunes ont été choisis. Le terrain a été acquis d’Omnicane à travers le plan « 2000 arpents » et le ministère a déboursé Rs 20 millions pour les infrastructures. D’autres installations émergeront dépendant du succès du projet de Plaine-Magnien.

Vieillissement des planteurs

« La communauté des planteurs vieillit », a déploré Pravind Jugnauth. «Sans main-d’œuvre, les plans mis en place ne fonctionneront jamais ».

« Ce projet, dit-il, cible les diplômés qui pourront apporter leurs connaissances au développement. Ce n’est pas une honte de s’engager dans des activités agricoles. Le gouvernement souhaite aussi aider les jeunes à fonder leurs entreprises ».

Secteur difficile

Selon le Premier ministre, « le gouvernement est conscient de la situation des planteurs, surtout de canne, et de leurs difficultés. Nous faisons de notre mieux pour les aider, car nous accusons du retard dans ce domaine.»

Les secteurs sucre et non-sucre connaissent des difficultés en raison des changements climatiques et du coût de production. Le nombre de planteurs s’élève désormais à 15 000. Autre secteur en péril : l’élevage, car le pays souffre d’un manque de terrains. Pravind Jugnauth soutient que « Maurice importe beaucoup de produits, mais qu’il faut nous concentrer sur ce que nous pouvons produire : 115 000 tonnes de légumes et 48 000 tonnes de viandes par an. »

La superficie des terres arables diminue en raison des pressions exercées par des promoteurs fonciers, le métro et le complexe olympique de Côte-d’Or. « Il faut trouver un équilibre dans l’utilisation des terres disponibles. Il existe 20 plans de financement proposés par le gouvernement avec des subventions allant jusqu’à Rs 400 000. Nous avions une vision, mais certains n’ont pas suivi et il nous faut rattraper ce retard ». Le PM a évoqué des projets de wholesale market et d’abattoirs, victimes de blocage.

Sanctions contre les abus de pesticides

Pravind Jugnauth recommande l’utilisation judicieuse des pesticides qui rendent nos terres infertiles. Et sur le laboratoire des produits alimentaires de Réduit, il affirme que le gouvernement a amélioré les équipements : « Certains planteurs abusent des pesticides et ne songent qu’à leurs profits. Le jour où nous les attraperons, il y aura des sanctions. »

Entrer dans l’histoire

«Nous sommes des bâtisseurs, et je souhaite, avec mon gouvernement, entrer dans l’histoire du pays comme étant des bâtisseurs qui ont assuré son développement. Je ferai tout pour réaliser mon rêve, notamment d’étendre le système de transport public sur l’ensemble de l’île », insiste Pravind Jugnauth.

Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie rappelle que Rs 14 millions ont été déboursées pour aider les planteurs victimes des effets du climat. La Banque de Développement a, elle, déboursé Rs 36 millions pour aider les planteurs à relancer leurs business. D’où le projet de culture protégée pour les jeunes.

Les activités ont débuté en janvier à Plaine-Magnien et un des planteurs fournit déjà en concombres un hôtel de la région. L’accent est mis sur la production de produits organiques (agriculture bio). D’ailleurs, les potagers bio de Britannia ont produit 12 tonnes de légumes en un an. Quatre autres régions ont été identifiées et deux projets d’agriculture protégée seront bientôt lancés à Montagne-Longue et Villebague.

 

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