Culture de la canne : ils sont contre la fermeture du pont-balance de Britannia

Des planteurs de canne à sucre objectent à la fermeture du pont-balance de Britannia, préconisée par la direction d’Omnicane. Une proposition qui risquerait de sceller le sort des petits planteurs.

Depuis quinze ans, les planteurs (ils sont 244 actuellement) déposent leurs cannes à sucre à l’usine de Britannia. Puis, celles-ci sont acheminées vers l’usine de Savannah, située à 12 km environ de Britannia.

Une procédure qui avait était établie après un accord conclu entre les planteurs et le Mauritius Sugarcane Planters and Millers Arbitration Control Board, organisme sous le contrôle du gouvernement. Cet acheminement se faisait sous la responsabilité des usiniers et du Control Board. Tout se déroulait sans anicroche.

Puis, l’usine de Savannah a été reprise par Omnicane. En 2015, celle-ci a annoncé la fermeture de la loading zone (zone de dépôt) de Britannia. Les planteurs ont estimé que cela serait à leur détriment et y ont objecté massivement. Le projet a été reporté. Pour les planteurs, si ce projet avait abouti, il aurait signifié la cessation de la culture de la canne dans la région de Britannia. Les frais de transport auraient triplé et leurs coûts de production auraient grimpé considérablement.

Rs 3 750 pour 15 km

Satyawatee, planteuse de 62 ans, rappelle qu’un camion réclame Rs 750 par corbeille pour un trajet de 3 km. Elle avance qu’Omnicane, avec l’accord de la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA qui a remplacé le Control Board), propose aux planteurs Rs 7,50 pour 12 km, ce qui fait Rs 90,45 pour le transport de Britannia à Savannah.

« Si la démarche de transfert vers Savannah aboutit, nous n’aurions d’autre choix que de cesser nos activités », clame-t-elle.

« Or, le gouvernement, à travers le ministère de l’Agro-industrie, veut encourager les planteurs à poursuivre leurs activités », dit-elle. Omnicane a suggéré aux planteurs de se regrouper en coopérative. Ceux-ci estiment que c’est une mesure trompeuse.