Economie

Crypto-monnaie à Maurice : s’adapter ou disparaître

La Fintech devient un créneau porteur du secteur financier mauricien. Les autorités régulatrices veulent s’assurer que l’introduction des monnaies virtuelles, désormais inévitable, se fasse sans encombre.

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Maurice s’embarque résolument dans une nouvelle étape visant à la sophistication du secteur des services financiers avec la Fintech. Un comité conjoint des différentes institutions régulatrices du secteur bancaire et non-bancaire a été mis en place pour évaluer les derniers développements de la Fintech portant sur la monnaie virtuelle. Il sera appelé à proposer des orientations qu’on va devoir prendre et les précautions à envisager. Une démarche appréciée des professionnels du secteur ainsi que des observateurs économiques.

« Le pays est certes petit, vulnérable et exposé à la globalisation, mais notre positionnement en tant que centre financier, nous oblige à  suivre les nouvelles tendances. Il nous faut les étudier et nous y adapter sinon nous allons disparaître comme des dinosaures. Il faut s’adapter ou alors disparaître », souligne l’économiste Ashok Aubeeluck .

Un avis que partage Shahannah Abdoolakhan, CEO d’Abler Consulting Ltd, une société qui propose des solutions Fintech. « J’estime que Maurice est prêt pour la crypto-monnaie.

C’est réconfortant  que les autorités se penchent sur les derniers développements de la Fintech. Le secteur est prêt à la collaborer afin de développer un plan d’action pour les promouvoir », confie-t-elle.

Ashok Aubeeluck souligne qu’historiquement Maurice a toujours été prudent devant une quelconque adoption mais le pays a toujours su renforcer les capacités pour faire face à de nouveaux enjeux. « Depuis les années 50, nous avons toujours favorisé  le développement des compétences, un atout qui a fait la différence sur le plan de la compétition avec les autres pays. On doit rester cependant très prudent et élaborer une législation pour un contrôle efficace.

Les institutions de régulation doivent pouvoir faire l’interface avec les autres monnaies », dit-il. Il ajoute qu’il y a déjà des sociétés basées à Maurice qui utilisent la crypto-monnaie pour effectuer des transactions. « Nous aspirons à devenir une économie de Big Data. Les institutions doivent être vigilantes tout en créant l’environnement propice évolutif afin de préserver les intérêts de toutes les parties », explique-t-il.

Maurice a les compétences pour accompagner l’émergence de ce créneau du Fintech. « Nous avons non seulement les compétences mais aussi des solutions pour assurer le KYC, avec la diligence requise, du consulting et des logiciels spécialisés pour minimiser les risques. Tout business comporte des risques et c’est à nous de faire le maximum pour les réduire, voire les éliminer » ajoute la directrice générale d’Abler Consulting Ltd.

Le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, est aussi d’avis que la crypto-monnaie est «incontournable» à Maurice. « Il est important de porter un intérêt  sur ce qui se passe au niveau mondial et d’agir en conséquence. À l’heure actuelle, nous comptons plus d’un millier de crypto-monnaies dont les principales sont le Bitcoin et l’Ethereum. Il est essentiel que la population soit mise au courant des avantages liés à l’utilisation de ce type de monnaie virtuelle et les risques associés », dit le ministre de tutelle.

En quelques mots…
La crypto-monnaie est une monnaie virtuelle basée sur la cryptographie pour valider des transactions et générer une devise numérique. L’échange se fait d’un ordinateur à un autre. Lorsqu’on lance un porte-monnaie virtuel, une clé publique et une clé privée sont créées. Les échanges sont inscrits et validés dans un registre (Blockchain). Les «  mineurs  » utilisent des logiciels de cryptographie pour assurer la confidentialité, l’authenticité et l’intégrité des échanges. Ces experts en logarithmique perçoivent une faible commission sur chaque échange dépendant de la complexité de la cryptographie.

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