Croissance économique révisée à la hausse : nouveau record des arrivées touristiques

Mardi, au Parlement, le Premier ministre a présenté une évaluation de la conjoncture économique nationale et des perspectives de croissance pour les deux prochaines années. S’appuyant sur les données du Fonds monétaire international (FMI) et de Statistics Mauritius, il a indiqué que « le PIB réel de Maurice devrait croître de 3,1 % en 2025 », principalement grâce aux services financiers et au tourisme.

Répondant au député Ram Etwareea (MMM), Navin Ramgoolam a rappelé qu’en avril 2025, le FMI avait prévu une croissance de 3 % pour 2025 et 2026. Après les consultations au titre de l’article IV, l’institution a confirmé 3 % pour 2025 et révisé à la hausse 2026, à 3,4 %, signe selon lui d’une confiance renouvelée dans la stabilité macroéconomique. Statistics Mauritius anticipe également une légère progression, avec 1 425 000 arrivées touristiques attendues cette année, un niveau supérieur à celui d’avant la pandémie.

Le gouvernement entend rompre avec le « modèle hérité, axé sur la consommation » pour adopter un nouveau modèle économique fondé sur l’investissement, la productivité et les exportations, impliquant une restructuration progressive de l’économie.

Parmi les leviers de croissance à moyen terme, Navin Ramgoolam a cité la diversification autour de quatre pôles : énergies renouvelables, valorisation des déchets, économie bleue et industries créatives. Les régimes d’incitation annoncés dans le Budget Speech devraient stimuler l’investissement. Un plan énergétique de Rs 30 milliards sur trois ans est en préparation, et le rôle de l’Economic Development Board sera recentré sur la promotion des investissements productifs et des exportations dans tous les secteurs.

À l’international, le Premier ministre a souligné les opportunités offertes par les accords commerciaux existants : Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), accord global de coopération économique avec l’Inde et accord de libre-échange avec la Chine. Le soutien de l’Inde, via un Special Economic Package de 680 millions de dollars, permettra de réaliser des projets prioritaires dans des secteurs stratégiques tels que le développement portuaire, les infrastructures routières, la santé et l’énergie. Il a également salué la reconduction de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), qui sécurise les exportations vers les États-Unis.

Sur la stabilité des prix, la Banque de Maurice prévoit une inflation d’environ 4 % en 2025. Statistics Mauritius note un léger recul des indices en août et septembre. Pour contenir les pressions inflationnistes, le gouvernement a :

• relevé le taux directeur à 4,5 % ;
• augmenté l’offre de devises ;
• supprimé la TVA sur certains produits essentiels ;
• créé un Fonds de stabilisation des prix de Rs 10 milliards, subventionnant déjà cinq produits et préparant une deuxième série.

Navin Ramgoolam a conclu : « Nous suivons de près l’évolution de la situation, tant sur le plan national qu’international. Nous prendrons les mesures appropriées afin d’atteindre notre objectif d’un taux de croissance réel du PIB de 4 à 5 % d’ici la fin de notre mandat, tout en maintenant l’inflation dans la fourchette cible fixée par la Banque de Maurice. »