Les deux colistiers du Parti travailliste ont enterré leurs divergences samedi soir après une semaine de tensions sur la gestion de l’Islamic Cultural Centre.
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L’heure de la réconciliation a sonné. Samedi soir, 25 octobre, le député Ehsan Juman et le ministre du Logement et des Terres Shakeel Mohamed ont affiché publiquement leur rapprochement à travers des messages diffusés sur leurs pages Facebook respectives, mettant fin à une semaine de tensions sur l’organisation du Hajj 2025.
Dans sa publication, Ehsan Juman déclare : « L’honorable ministre Shakeel Mohamed m’a contacté cet après-midi. Nous avons eu une longue et sincère conversation téléphonique, au cours de laquelle nous avons convenu, au nom de notre amitié, de notre fraternité et de notre engagement commun envers la nation, d’enterrer toutes les divergences des derniers jours. »
Le député de Port-Louis Nord/Montagne-Longue précise que les discussions avaient aussi porté sur la situation au sein de l’Islamic Cultural Centre (ICC). « Nous sommes tombés d’accord sur la mise sur pied d’un Hajj Committee indépendant, composé de religieux issus de toutes les écoles de pensée, étant donné qu’il s’agit d’un pilier fondamental de la religion islamique », a-t-il ajouté.
Il a également annoncé le recrutement prochain de sept nouveaux employés afin d’« améliorer la qualité du service, notamment en matière d’accueil ».
Passe d’arme dans La Voix Maurice
De son côté, Shakeel Mohamed a confirmé cette volonté d’unité sur sa page Facebook : « J’ai eu une rencontre très fructueuse cet après-midi avec Maulana Haroon, Ariff Bakar Bahemia, Maulana M. Keenoo, Imam Reeyad Dhoorundur, Zayd Imamane, Mufti B. Hosseny et d’autres amis pour discuter de l’Islamic Cultural Centre. Nous voulons tous travailler ensemble et aller de l’avant comme un seul groupe. L’unité est la clé du succès. »
Cette « réconciliation » intervient après une passe d’armes publique lors de l’émission La Voix Maurice, animée par Nawaz Noorbux samedi matin. Le député Ehsan Juman et le ministre Shakeel Mohamed y avaient exposé leurs visions opposées sur la crise au sein de l’ICC, chargé de l’organisation du Hajj 2025.
Ehsan Juman, député de la circonscription n° 3, avait insisté sur des mesures radicales.
« Concernant le hajj, beaucoup de choses se sont passées. Aujourd’hui, après le rapport sur l’organisation du Hajj, il est temps de mettre de l’ordre. Ce qui devait être fait n’a pas été fait. Depuis que ce rapport est sorti, c’est business as usual », avait-il lancé.
Il avait pointé du doigt le conseil d’administration de l’ICC, accusé de contourner les directives officielles en se référant à un conseiller juridique plutôt qu’à la police, comme l’a requis le Conseil des ministres. Sans nommer Shamad Ayoob Saab, président du centre, Ehsan Juman avait sous-entendu un besoin de renouvellement au sommet pour restaurer la confiance.
Shakeel Mohamed, responsable du dossier Hajj, avait répliqué avec fermeté, défendant la procédure en cours. « Chacun a droit à son opinion sur le hajj. Ehsan Juman est au courant de la campagne dans le ‘Sunday Times’. Un rapport n’est pas suffisant pour prendre une action contre une personne qui est un employé. Il faut leur donner la possibilité de donner leur version. À aucun moment le rapport dit que les membres du Board ont fait quelque chose de mal. Ils ne font que donner des instructions aux gens qui travaillent à l’ICC », déclarait-il. Pour le ministre, le document d’enquête, bien qu’ayant révélé des manquements administratifs, n’impute aucune faute directe au conseil d’administration.
Altercation verbale à Camp Yoloff
Au-delà du fond, les deux colistiers avaient également abordé un incident survenu le dimanche 20 octobre à Camp Yoloff, lors d’un événement public. Ehsan Juman avait relativisé l’altercation verbale qui l’avait opposé au ministre. « Shakeel Mohamed est un grand frère et un mentor pour moi. J’ai beaucoup de respect pour lui. J’ai beaucoup appris de lui. C’est une des personnes qui m’a appris à faire de la politique », avait-il indiqué. Il avait reconnu qu’il y avait eu un « accrochage verbal » sans « différend personnel ».
Selon des témoins, la tension avait émergé d’une interpellation du ministre sur la ligne éditoriale de Sunday Times, journal que dirige Ehsan Juman et accusé d’une couverture trop offensive de la gestion du hajj. Le député a profité de l’émission pour défendre l’indépendance de l’hebdomadaire : « Le journal est indépendant et pas influencé par qui que ce soit. »
La mise sur pied d’un comité indépendant et le recrutement de nouveaux employés constituent désormais les pistes privilégiées pour sortir de la crise au sein de l’ICC. Reste à voir si ces mesures suffiront à apaiser les critiques et à restaurer la confiance.
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