Crise à la BoM :  une lettre de remerciement qui fait polémique 

Les allégations à l’encontre du Gouverneur de la Banque de Maurice fusent. Les récentes sorties dans la presse de Rama Sithanen sont loin d’avoir désamorcé la crise de gouvernance qui secoue la BoM Tower. Une crise aux ramifications financières et politiques. Au centre de cette polémique : l’ingérence alléguée de Tevin, le fils de Rama Sithanen, dans les affaires de la Banque centrale. Que s’est-il passé au juste ? Selon nos recoupements, Tevin Sithanen aurait eu des échanges avec le First Deputy Governor, Rajeev Hasnah. Il lui aurait « donné pour instruction » de rencontrer le CEO de la Bank of Africa. Cet épisode a d’ailleurs été confirmé par Rama Sithanen sur les ondes de Radio Plus : « Mon fils a juste dit de rencontrer le monsieur, qui est CEO d’une compagnie. Nous avons un devoir de le rencontrer ». 

L’objectif de ladite réunion orchestrée depuis plusieurs mois par Tevin Sithanen, qui apparemment serait l’Investment Advisor de la Bank of Africa – ce que Rama Sithanen dément, était de discuter des modalités d’obtention d’une licence bancaire et de la structure de l’entité à être mise en place. 

Par la suite, le CEO de la Bank of Africa, Amine Bouabid, aurait remercié Rajeev Hasnah en lui envoyant une lettre le 29 avril 2025. Cette lettre dûment signée et estampillée avec le sceau du groupe bancaire porte la référence suivante : AB/2025030/AB. Or, cette lettre aurait été partagée avec une personne externe qui est actuellement sous les feux des projecteurs. L’idée semble-t-il était de rassurer cette personne sur les retombées fructueuses à plus d’un titre, de cette réunion avec le CEO demandeur de licence. 

« Si les faits sont avérés, ils constitueraient une sérieuse entorse à la déontologie de tout banquier central, surtout s’il s’agit d’un Gouverneur ou d’un vice-Gouverneur », indique une source. 

Il se murmure aussi si le refus de Gérard Sanspeur, ancien Second Deputy Governor et responsable de la supervision bancaire, de rencontrer le CEO de la Bank of Africa aurait été l’élément déclencheur de sa mise à l’écart. La polémique n’est pas près de dégonfler.