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Crise des tickets : les partis extraparlementaires en embuscade auprès de l’électorat

Rezistans ek Alternativ a organisé une conférence constitutionnelle fin mars, pour notamment réfléchir aux réformes pour le pays. L’opposition parlementaire et extraparlementaire était présente.

Alors que les querelles au sein de l’alliance PTr-MMM-PMSD autour de la répartition des tickets ont gagné la place publique, les partis extraparlementaires continuent, eux, de faire des propositions pour l’avancement du pays.

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En attendant la réunion entre les leaders du PTr, du MMM et du PMSD ce vendredi, Xavier-Luc Duval et Paul Bérenger ont eu une rencontre « positive » hier, apprend-on. Toujours est-il que la crise au sein de l’alliance rouge-mauve-bleu, principalement liée à la répartition des tickets électoraux, semble détourner l’attention des enjeux majeurs auxquels le pays est confronté, estiment de nombreux observateurs politiques et membres des partis extraparlementaires. 

Tandis que l’opposition extraparlementaire, représentée par des partis comme Linion Moris, le Reform Party et Rezistans ek Alternativ (ReA) notamment, prend de l’avance en proposant des réformes pour le pays et en s’attaquant aux défis réels tels que le dérèglement climatique, la démocratie participative et la crise économique, les partis politiques traditionnels sont encouragés à concentrer leur énergie sur des questions plus cruciales pour permettre au pays de franchir une nouvelle étape dans son histoire. 

« Les prochaines élections ne doivent pas être centrées sur les querelles de responsabilités ministérielles ou la bataille des candidatures. Il est regrettable que l’opposition parlementaire soit encore engagée dans des débats sur les tickets », lance Stefan Gua, représentant du parti politique de gauche ReA. 

« Nous lançons un appel aux partis parlementaires pour qu’ils se ressaisissent et prennent conscience que le peuple attend des changements profonds », ajoute-t-il.

Cette situation diminue l’espoir de voir émerger une alternative crédible, poursuit Stefan Gua. « Il est impératif d’avoir des discussions plus substantielles et de restaurer la confiance des Mauriciens dans la classe politique. »

À ce propos, Dev Sunnasy, porte-parole de Linion Moris, souligne : « Sur le terrain, nous constatons de plus en plus la déconnexion de ces partis avec la population qui ne veut plus de ‘politiciens-acteurs’ qui prétendent venir sauver le pays. » Selon lui, il est évident qu’il y a une rupture, ne serait-ce que psychologique, avec les électeurs qui croient de moins en moins en ces politiciens traditionnels. « N’avaient-ils pas dit que le programme d’abord, puis les postes et les tickets ? Comme d’habitude, ils font le contraire. »

Il met en avant le fait que Linion Moris a récemment présenté une partie de son « shadow Cabinet » avec cinq femmes, notamment Neena Ramdenee à la Santé, Daniella Police-Michel sur les réparations et l’écologie, Sita Jeeneea à l’entrepreneuriat, Mirella Chauvin à la Famille et à la Sécurité sociale, et Padma Utchanah à l’Art et la Créativité culturelle. « Elles ont expliqué comment elles envisagent d’innover dans ces secteurs et leur vision pour ces portefeuilles », rappelle-t-il.

De plus, indique Dev Sunnasy, Nando Bodha a présenté Me José Moïrt comme le « shadow Minister » de l’Intérieur de Linion Moris, chose qui, 56 ans après l’indépendance, a toujours été la responsabilité du Premier ministre. « C’est ce qu’on appelle une ‘rupture’. Est-ce que la rupture telle qu’énoncée par l’alliance des partis traditionnels existe vraiment ? » se demande-t-il.

Tout cela fait dire à l’observateur politique Faizal Jeerooburkhan que le « triste spectacle » auquel s’est livré l’opposition parlementaire ces derniers jours donne une mauvaise impression et crée une image négative. « Le PMSD donne l’impression de faire du marchandage avec le MSM, et En Avant Moris, cela ne semble pas sérieux. L’alliance a perdu beaucoup de plumes et semé beaucoup de doutes chez ses propres partisans. C’est une alliance qui n’inspire pas confiance en raison de trop d’atermoiements », analyse-t-il.

À qui profite cette situation ? A première vue, répond-il, au MSM. Mais, nuance-t-il, dans les régions urbaines, « nombre de ceux qui sont réfractaires au MSM pourraient se tourner vers les partis extraparlementaires, surtout ceux qui montrent qu’ils planchent sur des programmes pour la relance. Plusieurs partis extraparlementaires ont fait des propositions valables sur la démocratie, la liberté citoyenne, la lutte contre la drogue et la relance économique. Chacun de son côté a travaillé dur ».

Cependant, pour Faizal Jeerooburkhan, le problème des partis extraparlementaires réside dans le fait qu’ils ne parviennent pas à former un bloc uni. « S’ils le faisaient, ils auraient de meilleures chances aux prochaines élections générales, d’autant plus que les extraparlementaires ne traînent pas de casseroles et ne favorisent pas la dynastie politique », dit-il. 
 

 

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