Crise de l’eau à Maurice : un plan d’urgence en dix points en préparation

Un projet de modernisation du réseau de distribution d’eau sera bientôt mis en œuvre, au coût de Rs 2,6 milliards. Le ministre Patrick Assirvaden plaide pour une vigilance accrue bien que la situation semble s’améliorer.

Avec les pluies qui s’abattent actuellement sur l’île Maurice, les réservoirs atteignent un taux de remplissage plus élevé. Cependant, certaines restrictions de consommation d’eau resteront en vigueur. Le ministre de l’Énergie et des services publics a averti que la situation, bien que plus stable, nécessite une vigilance continue. Un plan d’urgence en dix points est en préparation pour faire face à une éventuelle crise extrême, notamment en cas de poursuite du déficit pluviométrique.

C’est ce qu’a fait savoir Patrick Assirvaden hier, samedi 22 mars, à l’Université de Maurice dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau. Il participait à un séminaire.

Le ministre de l’Énergie et des Services publics a mis en lumière deux problèmes majeurs concernant la gestion de l’eau à Maurice. Premièrement, il a souligné un problème de captage : les réservoirs actuels ne sont plus suffisants pour répondre à la demande croissante. Deuxièmement, il a évoqué un problème de distribution, avec des pertes significatives d’eau dans le réseau, estimées à 62 %. 

Patrick Assirvaden a affirmé que le gouvernement va démarrer un projet ambitieux visant à moderniser le réseau de distribution d’eau. D’un coût de Rs 2,6 milliards, ce projet prévoit le remplacement des tuyaux vétustes pour réduire les pertes d’eau et améliorer l’efficacité du système, assure-t-il. Cette initiative bénéficie également du soutien de l’Inde, à la suite de la visite du Premier ministre Narendra Modi. Le ministre de l’Énergie et des Services publics a assuré que ce projet sera mis en œuvre avec rigueur et en toute transparence.

La crise de l’eau à Maurice, exacerbée par le changement climatique, est désormais une réalité. Les sécheresses prolongées, l’augmentation des températures et les périodes de pluies de plus en plus rares font peser une pression croissante sur les ressources en eau. Le ministre Patrick Assirvaden a souligné que la fréquence des mois secs augmente chaque année, ce qui nécessite des mesures immédiates.

Pour faire face à cette situation, un comité de crise a été formé sous sa présidence, afin de préparer le pays à une gestion plus rationnelle de l’eau. Parmi les mesures mises en place, l’augmentation des forages et la construction de mini-réservoirs sont au programme, avec plus d’une vingtaine de ces structures déjà en cours. Le ministre a également annoncé des restrictions sur l’utilisation de l’eau, telles que la réduction des heures de distribution, l’interdiction de l’irrigation pour les cultures de canne. Mais pas pour les légumes précise-t-il.

Parallèlement, des solutions innovantes sont mises en place pour optimiser l’utilisation de l’eau, notamment la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation des pelouses. De plus, les hôtels seront invités à installer des systèmes de dessalement afin de réduire leur dépendance à l’eau douce.
Patrick Assirvaden a également évoqué des discussions avec la Chambre de l’Agriculture pour trouver des solutions adaptées aux besoins du secteur agricole, particulièrement vulnérable aux pénuries d’eau.