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Criminalité - Le cercle familial : un lieu à haut risque

Le rapport de Statistics Mauritius concerne un phénomène inquiétant de notre société. Le giron familial ne serait plus ce nid douillet où l’on trouve réconfort et sécurité. En 2016, plus de la moitié des meurtres ont eu lieu à domicile et 26 % des victimes avaient des liens de parenté avec leurs meurtriers. Une tendance qui n’a épargné des victimes d’agressions sexuelles, dont en particulier des jeunes.

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Selon le rapport de Statistics Mauritius sur la criminalité et la justice, 80 cas d’homicide ont été enregistrés en 2016 contre 85 en 2015. Le chiffre de 2016 comprend les meurtres (33), les homicides involontaires (38) et les tentatives de meurtre (9). Si le taux d’homicide a connu une légère baisse en 2016, par contre, une analyse de ces chiffres révèle l’évolution d’une tendance inquiétante qui se propage dans un lieu dont le principal objectif est d’assurer la protection et le réconfort.

Plus de la moitié des meurtres, soit 20 (61 %), ont été commis dans la maison de la victime. Ce rapport révèle aussi que dans neuf cas de meurtre, la victime partageait un lien de parenté avec le tueur. Ce phénomène ne se limite pas qu’aux meurtres. Il en va de même pour les victimes d’agression sexuelle. 678 cas ont été enregistrés en 2016 contre 686 l’année précédente. 603 des victimes, en 2016, étaient du sexe féminin, 379 (56 %) d’entre elles avaient moins de 16 ans et 407 (60 %) étaient des écolières, des collégiennes ou des étudiantes.

Le rapport de Statistics Mauritius démontre aussi que 136 des victimes ont été sexuellement abusées par des proches et que 407 (60 %) des cas rapportés en 2016 ont été perpétrés dans le cercle familial. Cette même tendance a été notée pour les agressions. Sur les 11 773 cas rapportés en 2016, 6 240 (53 %) ont été commis au sein des foyers. Le rapport révèle aussi que 2 001 (17 %) agressions ont été commises dans les institutions éducatives du pays.


112 453 sentences prononcées

Des 112 453 sentences prononcées en 2016, 4 498 (4%) uniquement concernent des peines carcérales. La majorité d’entre elles, soit 104 581, ont imposé des amendes aux accusés. Dans 3 374 des cas, les accusés ont bénéficié d’une liberté conditionnelle, effectué des travaux d’intérêts général ou ont été libérés.


Drogues - Synthétique, méthadone et haschisch

Le nombre de délits liés à la drogue a chuté par 3 % en 2016 (3 370 cas) comparativement à 2015 (3 468 cas). 404 cas (12 %), rapportés en 2016, concernent des délits liés à la drogue synthétique, la méthadone et le haschisch. Le cannabis est à l’origine de la majorité des délits de drogue en 2016, soit 1 921 alors que 843 (25 %) sont liés à l’héroïne.


L’alcool au volant : les contrevenants en hausse

Le nombre de contraventions a augmenté de 206 839 en 2015 à 232 862 en 2016. Toutefois, ces chiffres ne sont pas comparables vu que les radars n’ont pas fonctionné du 1er janvier 2015 au 5 septembre de la même année. Le rapport démontre aussi que le nombre de contraventions pour conduite en état d’ivresse a augmenté de 1 919 en 2015 à 1 977 en 2016. Le nombre de contraventions pour l’absence de ceinture de sécurité a presque doublé durant cette même période.


Violence domestique

2 681 cas logés sous le Protection from Violence Act 2 681 cas ont été logés en 2016 sous le Protection from Domestic Violence Act contre 1 770 en 2015. Le nombre de demandes de divorce a aussi augmenté de 5% en passant de 2 556, en 2015, à 2 681 en 2016.


Délinquance juvénile : Les délits de drogue en hausse

Le nombre de jeunes impliqués dans les délits a augmenté de 717 en 2015 à 743 en 2016. 56 jeunes avaient été arrêtés pour des délits de drogue en 2015 alors qu’en 2016, ce chiffre est passé à 72. Le nombre de victimes sexuelles chez les jeunes a toutefois baissé de 2015 (526 cas) à 2016 (491 cas). 263 jeunes ont été condamnés par les différentes cours en 2016 contre 245 en 2015.


Les procès au civil en hausse

En 2016, la police a référé 11 994 cas au Directeur des poursuites publiques (DPP). Ce dernier a logé 1 419 cas formels en cour intermédiaire et en Cour suprême durant cette même année y compris 46 cas devant la cour d’Assises.


Prison : 67% sont des récidivistes

La population carcérale comprend deux catégories de détenus. La première (61 %) purge sa peine alors que la deuxième (39 %) est en détention en attendant son procès et un jugement. Les années se suivent et se ressemblent dans l’univers carcéral. Le nombre de récidivistes constitue plus de deux-tiers de la population carcérale (67 %). Le nombre de personnes condamnées à des peines de moins d’un mois de prison et d’un mois à trois mois a augmenté de 17 % et de 16 % respectivement. 

En 2015, 685 personnes ont été emprisonnées pour n’avoir pas payé leurs amendes. Ce chiffre a plus que doublé en 2016. Elles étaient 1 091 à passer leurs jours derrière les barreaux pour non-paiement de leurs amendes. Les mauvais payeurs sont principalement ceux qui ont été pris en contravention pour des infractions au code de la route ou reconnus coupables de vol, de délit drogue et d’agression. Un élément positif pour les autorités pénitentiaires : il n’y a eu aucun cas d’évasion en 2016 contrairement à deux en 2015.

 

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