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Crimes à Mare-d’Albert : Ebrahim avoue avoir fait des retraits du compte bancaire d’Hema Coonjobeeharry

Umyad Ayyaz Ebrahim.

Umyad Ayyaz Ebrahim a admis avoir retiré Rs 20 000 au lendemain de la disparition de la femme de ménage. A-t-il fait de même avec Bibi Zahira Ramputh ? C’est ce que tente de déterminer l’enquête de la Major Crime Investigation Team. 

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Le présumé meurtrier Umyad Ayyaz Ebrahim s’est finalement mis à table. Il a admis avoir effectué des retraits sur le compte bancaire d’Hema Coonjobeeharry à la succursale de la MCB de Plaine-Magnien peu de temps après l’avoir tuée. Désormais, la Major Crime Investigation Team (MCIT) reste à établir si le gardien du verger d’arbres à litchis de Mare-d’Albert en a fait de même avec Bibi Zahira Ramputh. Étant donné que le gardien avait été aperçu en possession d’une grosse somme d’argent il y a un mois à Mahébourg, comme l’avait révélé l Le Dimanche/L’Hebdo. 

En effet, ces retraits ont été effectués le mardi 11 et le mercredi 12 mai derniers. Cependant, Umyad Ayyaz Ebrahim soutient avoir tué la femme de ménage le vendredi 14 mai en l’asphyxiant. Hema Coonjobeeharry avait été portée disparue le lundi 10 mai par ses proches lorsqu’elle n’était pas rentrée au domicile de sa sœur, à Bambous, soit dans la soirée de son anniversaire (voir plus loin). Quelques jours plus tard, Umyad Ayyaz Ebrahim s’était fait admettre à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard pour une dépression.  

Le vendredi 28 mai, le gardien était interrogé par les hommes de l’assistant surintendant de police (ASP) Vikash Seebaruth après qu’un de ses cousins et les proches de Bibi Zahira Ramputh aient appris de sa bouche qu’il l’avait enterré la « salesgirl ». Cette dernière avait abandonné son concubin pour rejoindre le gardien du verger d’arbres à litchis. Ainsi, Umyad Ayyaz Ebrahim avait mené les enquêteurs à la fosse où il avait enterré Bibi Zahira Ramputh soutenant qu’elle s’était donné la mort en ingurgitant du poison dans la maisonnette délabrée dépourvue d’eau courante et d’électricité où il l’avait attirée.  

Umyad Ayyaz Ebrahim a fait part aux enquêteurs que le cadavre se décomposait, d’où la raison qui l’a poussé à brûler le matelas sur lequel gisait la « salesgirl ». À l’issue de son arrestation, les Field Intelligence Officers (FIO) de la Western Division ont averti la MCIT de la disparition troublante d’Hema Coonjobeeharry. Après un interrogatoire serré, le gardien a de nouveau mené les policiers dans le verger d’arbres à litchis où il a enterré la femme de ménage, soit dix mètres de la tombe de Bibi Zahira Ramputh, son autre victime.

Par ailleurs, pour déterminer si Umyad Ayyaz Ebrahim ne leur extorquait pas de l’argent, la MCIT planche désormais sur les transactions bancaires des deux victimes. Un relevé de ses appels téléphoniques permettra d’établir avec quelles autres femmes il a été en contact et qui auraient été portées disparues. Les enquêteurs soupçonnent que le gardien du verger, qui exerçait aussi comme agriculteur, maraîcher et marchand de plage, ait fait au moins deux autres victimes. 

Quand des tests ADN permettent d’élucider une disparition 

Il y a encore quelques années, il était difficile de mettre un nom sur les restes humains découverts dans un terrain boisé, surtout après que les animaux sauvages ou des chiens errants eurent emporté une partie des ossements et des vêtements. Avec l’adoption des tests ADN (acide désoxyribonucléique), voilà près de deux décennies, le Forensic Science Laboratory (FSL) est parvenu à mettre des noms sur ces malheureux squelettes.  

En 2008, ce n’est qu’après des mois d’enquête et de tests que les experts de la police scientifique ont pu confirmer que le squelette découvert dans la région de Balaclava, était ceux de Marie-Lourdes Collet, âgée de 29 ans. La Major Crime Investigation Team (MCIT), sous la direction de l’assistant surintendant de police (ASP), Yousouf Soopun, s’était alors emparé du dossier. Car tout laissait croire que cette femme originaire de Sainte-Croix avait été tuée quelques jours plus tôt avant d’être brûlée avec un pneu placé autour du corps.  

À l’époque, le médecin légiste, Sudesh Kumar Gungadin, n’avait pu déterminer les circonstances exactes du décès de la victime, cependant il avait donné une indication quant à son âge. Ce qui avait poussé les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) de Terre-Rouge à établir une «short-list » des personnes portées manquantes et à se mettre en quête des échantillons d’ADN pour des tests comparatifs.

Balaclava étant une région pratiquement déserte, ce n’est pas la première fois que des assassinats y sont commis. L’ouvrier chinois Cheng Zhang Pang y avait été tué par un gang d'originaires de Bois-Marchand. Ces derniers prenaient pour cibles de jeunes couples venant s’isoler dans cette région boisée ou sur la plage publique de Pointe-aux-Biches. En septembre 2003, le squelette de Cindy Koomanikoa, y avait aussi été découvert. Bien qu’il y ait eu de fortes présomptions qu’elle avait été tuée, vu qu’elle était victime d’agressions répétées de son compagnon, le mystère entourant sa mort n’a jamais été élucidé.

 

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