Crime passionnel : vingt-cinq ans de prison pour avoir tué sa femme

Vinay Sohun a écopé de vingt-cinq ans de prison,  le mardi, le 29 mai 2018, en cour d’assises. Il a été jugé coupable du meurtre de sa femme, commis le 9 février 2014, à Mon-Trésor Mon-Désert. La cour a considéré qu’il y avait des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé.

Le couperet est tombé en cour d’assises le mardi 29 mai 2018 pour Vinay Sohun, un ancien laboureur, habitant Petite-Rivière. Il devra purger 25 ans de prison. Il a été jugé coupable, devant la cour d’assises, du meurtre sans préméditation de sa femme Jayshree. Celle-ci, a été tuée, le 9 février 2014, à Mon-Trésor Mon-Désert.

Père de deux enfants, âgés aujourd’hui de 16 et 12 ans respectivement, le prévenu avait plaidé coupable à l’ouverture du procès. Il était défendu par Me José Moirt. La poursuite était représentée par Me Dushuina Pyndiah Moorghen.

Il était accusé d’avoir infligé quatre coups de couteau à sa femme. La victime a eu le foie et les poumons perforés. La cause du décès étant un choc dû à des coups de couteau à la poitrine et l’abdomen.

Vinay Sohun a soutenu qu’il ne supportait pas que sa femme l’ait trompé, dans ses aveux à la police. Il avait épousé la victime en 1998. Après le mariage, l’épouse qui habitait à Mon-Désert Mon-Trésor, s’est installée avec son mari chez les parents de ce dernier, à Petite-Rivière.

Toutefois, Vinay Sohun perd son emploi peu de temps après. Il n’arrive plus à joindre les deux bouts. Ne pouvant plus régler la facture d’électricité, le couple se retrouve dans l’obscurité le soir, l’alimentation électrique ayant été interrompue. Le couple se désagrège, l’accusé va emménager chez ses beaux-parents à Mon-Désert Mon-Trésor avec son fils alors que sa femme décide de rester à Petite-Rivière avec leur fille, du fait qu’elle travaille à Coromandel et que la fillette fréquente l’école de Petite-Rivière. 

Septembre 2013. Vinay Sohun quitte la maison de ses beaux-parents. Cela après une dispute avec son beau-frère. Sans domicile fixe, il ira de temps à autre rendre visite à sa femme et à sa fille à Petite-Rivière. Plus tard, c’est la femme qui va retourner chez ses parents à Mon-Désert Mon-Trésor. Vinay Sohun explique qu’il ne pouvait plus habiter chez ses beaux-parents en raison de  la dispute avec son beau-frère. Toutefois, il y passera du temps lorsque son beau-frère, n’était pas à la maison.

En janvier 2014, Vinay Sohun se rend compte que sa femme converse beaucoup avec un nommé J. qui habite à Plaine-Magnien. Contrarié, il aborde la question avec sa femme. Selon les aveux de l’accusé, la victime a, dans un premier temps, insisté sur le fait qu’elle et J. n’étaient que des amis, avant de répondre, un jour, que c’était son amant. Voyant que sa femme est de plus en plus distante, Vinay Sohun dit avoir ruminé sa colère.

«Pa bizwin to vey mwa »

Le jour fatidique, il a eu une discussion avec la victime. Selon l’accusé, sa femme lui a lancé: « Pa bizwin to vey mwa, mo ena mo plass pou mo al dormi avek li (l’amant) ». Sa femme a ajouté que son époux ne pourra rien changer à ce sujet. « Mo trouv nwar enn kou, mo enkoler, mo pa ti le mo fam al avek enn lot », a soutenu Vinay Sohun. Il s’est saisi d’un couteau et a assené plusieurs coups à sa femme avant de fuir en direction de Mahébourg. Il s’est débarrassé de l’arme du crime dans un champ de canne. Il sera rattrapé par la police à Beau-Vallon.

Dans son verdict, le juge Benjamin Marie-Joseph, a souligné la gravité du délit. Toutefois prenant en compte les circonstances atténuantes de l’affaire, notamment que Vinay Sohun avait jusque-là, un casier judiciaire vierge et le fait qu’il a plaidé coupable, le juge a opté pour une peine de 25 ans de prison. Il a par ailleurs ordonné que 80 % du temps que le prisonnier a passé en incarcération dans l’attente du procès, soit 1 215 jours, soient déduits de la peine.