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Cri d’alarme des chauffeurs de la CNT: un dispositif de freinage désactivé sur les nouveaux bus CNT ?

« Les freins des autobus de la flotte actuelle de la CNT pourraient bientôt ne pas fonctionner », clame Vijay Bhantoo. Ce chauffeur d’expérience met en cause la désactivation du ralentisseur. L’ingénieur Gaya s’explique. « Je suis un chauffeur qui compte 19 ans d’expérience. Je sais ce que je dis. Pendant cinq ans, j’ai conduit des poids-lourds et depuis 14 ans, des autobus. Je crains, si les freins de ces nouveaux bus lâchent, qu’un autre drame ne se produise. Par expérience, je peux vous dire si les freins fonctionnent correctement ou non », insiste Vijay Bhantoo. La cause de son angoisse : la Corporation Nationale de Transport (CNT) aurait supprimé un dispositif appelé ‘ralentisseur’ sur les nouveaux bus de sa flotte. « Quand ce ralentisseur est supprimé, le chauffeur est contraint de rouler avec un seul frein, c’est-à-dire le seul frein-pédale. Si cette pédale ne fonctionne pas, on risque la catastrophe. Nous, les chauffeurs, voulons éviter ce risque. Nous souhaitons en informer le public et les autorités. Nous avons donc frappé à la porte de Xplik Ou K », argue-t-il. Vijay précise que la suppression de ce ralentisseur affecte une centaine de bus de la marque Yutong. Ce ne serait pas le cas sur les bus Blue Line. La vie des passagers empruntant les bus Yutong serait donc en danger. « Ce renseignement est sûr à 200%. Si demain, des passagers sont à bord du bus et qu’à hauteur du Pont Colville, les freins ne fonctionnent pas, en l’absence de ralentisseur, le véhicule finira sa course dans le ravin… » avertit-il. « Nous risquons un autre drame comme à Sorèze.  Cette tragédie a fait 11 morts, cette fois le nombre de victimes risque d’être plus conséquent. Ce sera comme le crash d’un avion… » dit-il. Notre interlocuteur ajoute : « Le chef-mécanicien ou le concepteur du bus n’a pas installé un ralentisseur pour rien. Alors pourquoi à Maurice, se permet-on de l’enlever ? » « L’accident de Sorèze s’est produit à cause d’un dysfonctionnement des freins. Il y a eu une défaillance. Nous espérons que la corporation comprendra notre crainte. Je le répète : je suis un professionnel avec des années d’expérience, je sais ce que je dis », martèle Vijay. Il ajoute que ses collègues chauffeurs - qui ont plus d’années de service que lui - partagent son avis. Ils comptent tenir une conférence de presse pour dénoncer la modification apportée à ces bus.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19548","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-33685","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"CNT"}}]] Le ralentisseur est important si les freins lâchent.

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Les explications du chef ingénieur Gaya

Gopichand Gaya, chef ingénieur de la CNT, dément que le ralentisseur a été supprimé sur les bus Yutong. Interrogé par la rédaction de Xplik Ou K, il a expliqué que le ralentisseur est toujours là, c’est juste qu’il ne fonctionne plus manuellement, mais automatiquement. « C’est comme les baguettes de l’essuie-glace. Quand il pleut abondamment, le chauffeur augmentera la vitesse. S’il pleut légèrement, il réduira la vitesse ou l’arrêtera complètement. Sinon, le mécanisme subira un court-circuit. C’est la même chose avec le ralentisseur. Autrefois, les chauffeurs le laissaient sur la 4e vitesse au lieu de le ramener à la 1ère vitesse. Ce qui fait que le mécanisme électromagnétique subissait un court-circuit. C’est la raison pour laquelle, il opère désormais en mode automatique », a-t-il déclaré. Vijay Bhantoo n’est pas du tout satisfait de cette explication. «J’insiste : le ralentisseur a été supprimé. Pourtant, il est fort utile si les freins lâchent. Par exemple, si le bus roule à 50 km/h sur une descente, le ralentisseur sera en mode 4e vitesse. Si maintenant, on vient nous dire que le ralentisseur a été superposé sur l’échappement, qu’il travaille directement sur le frein-pédale, je répondrais qu’on nous ment », déclare-t-il. Xplik ou K a également contacté Pokhun Mohamed Fawsay, Chief Vehicle Examiner, pour qu’il nous confirme la présence ou l’absence des ralentisseurs sur les bus Yutong. « Je ne peux rien vous confirmer pour l’instant, il faudrait que j’examine ces bus », nous répond-il. Nous nous sommes aussi entretenus avec Jugdish Goburdhun, l’attaché de presse au ministère des Infrastructures publiques et du Transport. Il a déclaré ne pas être au courant d’un tel problème et qu’il n’a reçu aucune plainte à ce sujet.
 

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