Lumière sur un business discret, mais très rentable. L’élevage de singes à des fins d’exportation rapporte environ Rs 1 milliard par an aux cinq compagnies qui y sont engagées. Et des dizaines de millions sont versées dans les caisses de l’Etat annuellement.
Cette industrie fait souvent l’objet de polémiques à la fois sur le plan local et à l’étranger. L’exportation de singes vers des laboratoires dans le monde entier est un créneau très porteur auquel le gouvernement ne compte pas mettre un frein.
Et pour cause : les cinq compagnies engagées dans cette activité brassent un chiffre d’affaires annuel combiné frôlant le milliard de roupies. Elles procurent de l’emploi direct et indirect à plus de 2 000 personnes. Le business a rapporté Rs 199,2 millions aux caisses de l’État à travers une taxe spéciale. Depuis 2006, Maurice a exporté 75 568 primates.
Recherche biomédicale
Des cinq compagnies, deux se taillent la part du lion : Bioculture Ltd et Noveprim Ltd. Sur les 7 606 singes exportés l’année dernière, ces deux compagnies en ont fourni 6 398. Les trois autres, Les Campêches Ltd, Le Tamarinier Ltd et Cynologics Ltd en ont vendu 540, 540 et 128, respectivement, à des laboratoires opérant en Espagne, en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis, entre autres. Le business ne date pas d’hier. D’ailleurs, il est plus ou moins stable sur ces dix dernières années. La plus grosse compagnie engagée dans ce secteur, Bioculture Ltd, a été incorporée le 29 octobre 1984. Elle compte quatre actionnaires. Deux sont les propriétaires de la Vanille Crocodile Park. Les deux autres, le directeur d’une compagnie sucrière du Sud et son épouse. Pour l’année financière 2014, Bioculture Ltd a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 402,9 millions et a fait un profit, après impôts, de Rs 80 millions. L’entreprise a distribué des dividendes de Rs 19,9 millions. Noveprim Ltd a été créée le 23 juillet 1990 à Le Vallon avec comme pour objectif d’élever et d’exporter des animaux pour la recherche biomédicale. Pour 2014, elle a déclaré des revenus de Rs 293.7 millions et des profits de Rs 4,5 millions. Le principal actionnaire est Biolink Ltd avec 93,9 % des actions. Cette dernière a des liens directs avec le groupe CIEL. Quant à Les Campêches Ltd et Cynologics Ltd, elles ont parmi leurs actionnaires le groupe GML. Plusieurs associations de défense des animaux souhaitent la fermeture de ce business, mais les autorités pensent que c’est un mal nécessaire. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a indiqué dans une réponse parlementaire écrite que le ministère ne se propose pas de revoir la situation, « étant donné les bienfaits de la recherche sur les singes pour la communauté internationale et la contribution de cette activité à l’économie nationale en termes de devises étrangères et d’emplois ». Mahen Seeruttun souligne toutefois que le ministère veille à ce que l’élevage et l’exportation de ces singes se fassent dans les normes. Chaque singe exporté est sujet à une taxe spéciale de Rs 3 750, reversée au National Parks and Conservation Fund.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !