Créatrice de mode - Alexzandra Jerome : détermination, créativité et résilience

Alexzandra Jerome s’apprête à dévoiler sa toute nouvelle collection de vêtements pour hommes et enfants. Cette styliste, qui a bravé un chemin semé d’embûches et a surmonté une maladie débilitante, n’a jamais baissé les bras pour accomplir son rêve : devenir une styliste renommée.

Elle n’y croyait plus ! Mais contre vents et marées, Alexzandra Jerome, 26 ans, a lancé sa marque de vêtements, ‘Comodo’, en septembre de l’année dernière. Comodo, qui signifie « confortable » en italien, incarne sa philosophie de la mode : des vêtements élégants mais confortables, conçus pour les femmes modernes et actives. Ce mois-ci, cette styliste franchira une nouvelle étape en élargissant son offre avec des vêtements pour la gent masculine et pour les enfants, répondant ainsi aux besoins de toute la famille 

« Jusqu’ici, je proposais des robes, des pantalons, des robes de mariée, des tailleurs et autres vêtements pour femmes. Le style de mes créations est très bohémien. Je vais également proposer des vêtements pour hommes, dans un style plus hippie et des vêtements de plage, ainsi que des tenues pour enfants », souligne Alexzandra Jerome.

En effet, résidant à Vacoas, Alexzandra Jerome commercialise exclusivement ses vêtements en ligne et vise à faire de sa marque un guichet unique où toute la famille peut trouver son bonheur.

Dans son atelier à Vacoas, les tissus et les croquis se mêlent harmonieusement, créant un espace où la magie de la mode prend vie. C’est là qu’Alexzandra Jerome, conçoit et assemble avec passion les pièces de sa propre marque. Son atelier est le lieu où elle redéfinit les codes de la mode contemporaine, s’investissant pour chaque détail, des esquisses initiales jusqu’à la réalisation finale des vêtements. 

« Dans mon atelier de couture et ma petite usine, je suis entourée de six personnes qui m’aident. En outre, je collabore avec deux autres personnes spécifiquement pour la création de robes de mariée. »

Dès son plus jeune âge, Alexzandra Jerome manifestait un intérêt passionné pour la mode. Chaque morceau de tissu qu’elle découvrait représentait pour elle une nouvelle chance de créer. Elle passait des heures à couper et à coudre, transformant même les rideaux de sa mère en vêtements uniques. Cette passion précoce a été le prélude d’une vocation qu’elle a suivie avec une détermination sans faille. 

« Je me faisais souvent gronder par ma maman car je transformais ses rideaux en vêtements, mais elle avait déjà compris à l’époque ma passion pour la mode. Je me souviens encore, à l’âge de 10 ans, elle m’avait dit que si j’aimais autant coudre, je devais en faire mon métier », se remémore la styliste.

Études et cours de broderie

La mode l’a toujours attirée, et à l’âge de 15 ans, sa mère lui offre sa première machine à coudre. Elle commence alors à prendre des cours de broderie tout en poursuivant ses études.  « Même si j’étais jeune, la dame qui m’enseignait la broderie m’a encouragée en me disant que j’avais du talent et que je devais persévérer dans ce domaine », se rappelle-t-elle.

Par la suite, elle décide de suivre des cours de couture. À l’école, l’art l’interpelle et la jeune femme prend plaisir à dessiner, nourrissant ainsi son rêve de devenir styliste. Cependant, à l’âge de 18 ans, sa vie prend un tournant inattendu lorsqu’elle tombe malade. On lui découvre une tumeur, et pendant deux ans, elle met sa vie entre parenthèses pour suivre des traitements.

Après s’être remise, elle n’a qu’une idée en tête : reprendre ses fils et ses aiguilles. Passionnée par la création de vêtements, elle décide alors de suivre des cours de stylisme. « Je ne me voyais pas faire autre chose. Il fallait que je continue sur cette voie », se souvient-elle.

C’est ainsi qu’elle commence à créer et confectionner des petits vêtements, qu’elle vendait à Rs 100. « C’était des collants, des robes, des hauts… Pour les vendre, je faisais le tour du quartier, frappant à la porte des voisins pour proposer mes vêtements. Je les vendais tous à Rs 100. Les gens m’avaient surnommée ‘Mamzel Rs 100’ », raconte-t-elle en riant.

Sa détermination à continuer à créer, avec pour seul objectif de fonder un jour sa propre marque, est renforcée par le soutien indéfectible de ses parents et sa passion inébranlable pour la mode. 

« D’une part, c’est ma passion et je voulais persévérer dans cette voie. D’autre part, étant issue d’une famille modeste ayant traversé des périodes difficiles, j’avais toujours promis à mes parents que je les sortirais de cette situation. Cela m’a motivée encore plus », dira-t-elle.

Mais le destin en décide autrement. À l’âge de 25 ans, Alexzandra rechute, cette fois-ci d’une affection bien plus grave, nécessitant une opération majeure. Malgré cette épreuve, cette battante dans l’âme n’a jamais abandonné ses rêves.

Après son opération, elle revient sur le devant de la scène, plus motivée que jamais à créer sa propre marque, ce qu’elle réalise l’année dernière. Cependant, ce parcours n’a pas été sans embûches. 

« Il est beaucoup plus facile d’ouvrir un magasin que de créer une marque. Malgré les nombreuses procédures et défis rencontrés, j’ai persévéré. Lorsque j’ai finalement lancé ma marque, deux de mes amis, un photographe et un vidéographe, m’ont généreusement soutenue en réalisant gratuitement mes photos et vidéos. Leur soutien m ;a été précieux ; ils m’ont constamment encouragée à aller de l’avant et à surmonter les obstacles. »

Alexzandra Jerome puise son inspiration dans un univers vaste et varié lorsqu’elle crée ses vêtements. Par exemple, elle a conçu une robe inspirée d’une pomme, qu’elle a affectueusement surnommée « Little Red Apple :. Une autre fois, c’est la couleur vive des fraises qui l’a inspirée à créer un vêtement dans la même teinte.

Pour elle, l’inspiration peut surgir de n’importe quoi : un fruit, un cadre photo ou même les passants dans la rue. Cette créativité spontanée peut frapper à tout moment, même au milieu de la nuit, la poussant à se lever pour esquisser une nouvelle idée qui lui est venue.