CPE: rezilta zame ase bon pou paran !

Les résultats du CPE sont tombés la semaine dernière. ‘Sakine pase bien contan, sakine fail bien sagrin’. Mais il y a aussi une autre catégorie d’élèves, ceux ‘kine bien passe mai ki maye dan sagrin mem’… Petite explication à cette phrase qui n’est pas si paradoxale quand on y regarde de plus près ! Oui messieurs/dames, la catégorie des enfants qui réussissent mais qui plongent quand même dans le désarroi existe bel est bien. La faute à qui ? Les parents. Du moins ceux qui pètent un peu plus haut que leur popotin. Mettons-nous en situation. Les parents forcent leurs enfants à travailler comme des bef. Ils les obligent à prendre des leçons en jour de semaine comme pendant le week-end. Sans compter qu’il est strictement interdit d’aller jouer et encore moins de regarder la télévision pour décompresser. Comme un automate, l’enfant se prive de tout, boit tou sorte kalite comprime soidisan pou dope so memwar. Comme recommandé par tout le monde, il se réveille à 5 heures du matin, si ce n’est plus tôt pour réviser. À Maurice, c’est connu, tou la tet fre dan gramatin. Les scientifiques estiment que le cerveau humain est plus actif dans l’après-midi. Mais non ! Kot nou, tou dimoune specialis. Ce qui me rappelle les paroles du lion de Triolet. Les examens arrivent. L’enfant stresse à mort et gère du mieux qu’il peut une diarrhée qui se veut persistante. Mais comme il a été formaté pour être performant, il traverse les épreuves en se lançant à chaque fois intérieurement : « ouais mo pe passe ». Pendant un mois, il se répète la même phrase. Il est d’ailleurs sûr et certain qu’il obtiendra les 24 unités qui lui offriront la porte du collège de son choix. Et s’il a un peu de chance, il pourra même passer à la télévision pour dire « merci a so ban professer leson ». Seulement voilà, les résultats tombent et l’enfant n’obtient que 23 unités. Il est à un petit point de son objectif. Un tout petit point. Et à l’heure où il se met mentalement à se contenter de sa réussite devant l’échec de ses autres camarades de classe, voilà que ses parents s’en mêlent. Les phrases assassines tombent : « Tou sa kass ine depanse ar twa la samen rezilta tone amene ? Guete intel so tifi, li gagne 24 inite li. La honte lor mwa aster. En plis MBC mem pa pou interviewe mwa aster. To trouve a koz twa sa ! » L’enfant se sent rejeté. Il pleure dans son coin devant l’absurdité de ses parents qui a, pour lui, que trop d’ambition. Et ce n’est pas tout ! Laguere kolez commense. Parce que le fait qu’il n’a obtenu que 23 unités, il n’a pas pu avoir le collège que ses parents ambitionnaient pour lui. Chers parents, je sais que, comme moi, vous voulez le meilleur pour vos enfants. Mais il y a une limite à ne pas dépasser. Du moins, si vous êtes un tant soit peu plus intelligent que vos enfants. Ne tombez pas dans le ridicule en diabolisant les bonnes notes de vos enfants, juste parce que le fils ou la fille du voisin ou d’un autre petit membre de la famille a fait mieux qu’eux. Montrez que vous êtes un adulte et pas un enfant. Et puis, ki ou ti pou fer si ou ti dan plas sa paran sa zanfan kine fail la ?