Editor's-choice

CPE : pas de leçons particulières pour les Sombarydoss

Prithiviraj Sombarydoss ne cache pas sa fierté de voir son benjamin Deevyesh obtenir 5 A aux CPE. Et sans leçons particulières. Deux autres enfants, Parvesh et Anjali, dans le secondaire, ne prennent également aucun cours particulier.

Publicité

À Rivière-des-Anguilles, dans la modeste maison des Sombarydoss, Sweety, la mère, employée d’une école maternelle, s’apprête à aller au travail. Deux copains de leurs fils sont là : Nigel Lim et Cheerish Dabee.

« Je suis révolté à l’idée que des profs donnent le minimum de leurs connaissances dans les classes et se réservent pour les leçons particulières. »

Tous deux font partie de la Savane SC, dont trois des membres, eux-mêmes et Deevyesh, ont été sélectionnés pour aller à l’île de La Réunion en cette fin d’année. Le bonheur est à son comble dans la famille.

SombarydossPourquoi les Sombarydoss proscrivent-ils les leçons particulières ? « Pour deux raisons », explique Prithiviraj Sombarydoss. « D’abord, j’ai calculé qu’il m’aurait fallu trouver plus de Rs 3 000 chaque mois pour mes enfants. Où allais-je les trouver ? Puis, je me suis dit qu’avec l’Internet et l’aide de toute la famille, on pouvait faire sans. Je suis révolté à l’idée que des profs donnent le minimum de leurs connaissances dans les classes et se réservent pour les leçons particulières. Cela ne pénalise-t-il pas les familles modestes ? Le plus scandaleux, c’est que les autorités tolèrent une telle situation. Je n’ai jamais voulu que mes enfants deviennent des lauréats, mais tout simplement qu’ils se servent de leur potentiel pour réussir aux examens, pour trouver un travail convenable à la fin de leurs études. »

Excellent en mathématiques

Durant son parcours scolaire, Deevyesh n’a jamais eu recours à des leçons et il a toujours été parmi les premiers. Sa sœur, inscrite en Higher School Certificate au collège Hindu Girls, n’a jamais pris de leçons en secondaire et elle a eu des résultats très satisfaisants au School Certificate.

« Le seul qui déroge à la règle, c’est Parvesh, en Form III au SSS Saint-Aubin, qui est excellent en mathématiques et qui s’est vu offrir des leçons gratuitement. Mais à ce jour, je refuse de payer le moindre sou pour des leçons », explique Prithiviraj.

C’est vrai que Deevyesh était sur le point de succomber à la tentation des leçons, lorsqu’il a vu ses copains s’y inscrire. « C’est un phénomène de groupe et il s’est cru exclu. Mais à la maison, nous l’avons réconforté. Nous l’avons assuré qu’elle pourrait compter sur nous, à chaque fois qu’il se sentirait en difficulté. Cela a fini par payer. La deuxième chose, c’est qu’il a démontré un grand sens de l’effort en voulant aller à pied à l’école. Chaque jour, il a fait presque deux kilomètres, mais à la fin des cours, je passe le prendre ».

Aller à pied à l’école

Deevyesh
Deevyesh et ses amis.

L’absence de leçons particulières ou aller à pied à l’école sont des défis personnels que Deevyesh a su relever, alors que dans sa rue, chaque jour, le car de ramassage scolaire conduit ses amis de classe à l’école.

« Je sais que c’est un bon exercice qui me garde en bonne santé. Puis, c’est un petit village, où tout le monde se connaît. Je n’ai rien à craindre. Mais je ne sais pas trop ce qui m’attend à la Forest Side SSS », dit-il. Sa mère rappelle que, tout petit, il a échappé à la mort à la suite de graves convulsions.

L’année prochaine, l’œil vigilant du père, chauffeur à la compagnie nationale de transport, sera toujours présent pour recadrer tout écart des enfants durant le trajet vers le collège. « Je vais jeter un œil sur eux. Je connais trop bien le comportement de certains jeunes dans le bus », dit-il.

Engagé dans le mouvement syndical, Prithiviraj a gardé ses convictions politiques, mais s’est éloigné du parti dont il a longtemps défendu les idéaux. « L’année prochaine, je vais être actif sur le plan syndical, mais je vais suivre de près le parcours secondaire de Deevyesh, comme nous continuons de le faire pour nos autres enfants. Tous font notre fierté, leurs bons résultats nous réconfortent dans notre choix de refuser les leçons particulières. Dans sa classe, des enfants qui ont pris des leçons ont échoué. Nous n’avons jamais voulu demander plus qu’il en faut à nos gosses, ils sont bien comme ça », explique-t-il.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !