CPE: examens pour seize détenus

Une dizaine de détenus à Melrose, trois à Petit-Verger, deux à Richelieu et une femme à Beau-Bassin prennent part aux examens du Certificate of Primary Education (CPE). L’ACP Jean-Pierre Levasseur, responsable de la prison de Melrose, explique que les études font partie du programme de réhabilitation à la prison. « Nous avons une population composée de 50 à 60 % d’illettrés en prison. Les études sont un moyen d’aider les détenus à aspirer à un meilleur avenir », dit-il. Et d’ajouter que la prison offre plusieurs cours.

Pas la fin du monde

Âgé de 37 ans, après trois années de détention, Raj sera libéré dans une année. S’il a choisi de participer aux épreuves du CPE, cette année, c’est pour pouvoir continuer ses études à sa sortie. « Avant d’être emprisonné, j’étais photographe. J’ai appris que la MITD offre des cours en photographie. Cela m’intéresse et avec mon CPE, je pourrai m’y inscrire… » Enrico est convaincu que l’éducation est une clé qui ouvre des portes. Passionné d’aquaculture, il est d’avis qu’en sortant il pourra entreprendre des démarches administratives pour ouvrir son business. « Malgré nos fautes, la prison nous offre l’opportunité d’étudier gratuitement. Je refais le CPE, après 18 ans, et je m’attends à avoir de bons résultats… » C’est en 2020 qu’Enrico sortira de prison. Il a des projets plein la tête.

100 % de réussites

Les détenus étudiants sont en classe à partir de 8 heures et s’arrêtent vers 10 h 30 pour la pause déjeuner. Ils reprennent les cours à midi pour terminer à 14 h 30. Dans la soirée, ils peuvent étudier. Les éducateurs mettent la barre haute cette année. Sahayjahan Burtaleea attend un taux de réussite de 100 % chez les détenus. Deux ou trois d’entre eux pourraient même avoir des A+. Cet enseignant, qui compte plus d’une vingtaine d’années d’expérience, a choisi de faire du social auprès des détenus. Il est aidé de Dan Dussaram et de Singh Pritish Kumar.