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CP v/s DPP - Anil Gayan : «Ce conflit a un impact négatif sur le système judiciaire»

Anil Gayan, avocat et Kailash Trilochun, avocat.

Le conflit entre le CP et le DPP continue à faire débat. Les invités de Mélanie Duval et Patrick Hilbert ont abordé cette thématique dans l’émission « Au Cœur de l’Info » le lundi 25 mars, sur Radio Plus. Anil Gayan et Kailash Trilochun ont discuté des conséquences de cette crise institutionnelle sur le système judiciaire lors de leur intervention sur le plateau.

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Les deux fonctions, celles du Commissaire de police (CP) et du Directeur des poursuites publiques (DPP), sont définies dans la Constitution. D’ailleurs, même avant l’indépendance, il y avait un Procureur Général, selon l’avocat Anil Gayan. « Il n’y a jamais eu de crise ou de conflit parce qu’ils sont appelés à travailler ensemble », a-t-il expliqué, en soulignant que le rôle de la police est de faire des enquêtes et de réunir les preuves avant de soumettre le dossier au DPP. Puis, c’est ce dernier qui décide s’il y a matière à poursuite.

D’après Anil Gayan, le rôle du DPP est beaucoup plus conséquent en ce qui concerne les poursuites publiques. « Les deux rôles sont très distincts », a-t-il précisé, avant de faire ressortir que ce conflit entre les deux a un impact négatif sur le système judiciaire. « C’est un problème qu’on aurait pu éviter. Il existe plusieurs autres dossiers en attente qui méritent l’attention du CP plutôt que de perdre du temps avec le cas actuel qui aurait pu être résolu autrement », a-t-il ajouté, tout en lançant un appel au président de la République pour décanter la situation au plus vite.

Pour sa part, l’avocat Kailash Trilochun pense que ce conflit était inévitable, mais qu’il aurait pu être géré avec plus d’élégance. « Aujourd’hui, le DPP est devenu le seul rempart pour garantir le droit fondamental des individus », a-t-il martelé, en estimant que le cas en Cour délimitera les responsabilités de chacun. 

Intervenu au téléphone lors de la deuxième partie de l’émission, l’avocat Ravi Rutnah est d’avis que la situation a sa raison d’être. « Les conflits institutionnels sont courants, étant donné que notre Constitution a été établie par les colons en 1968. En respectant les dispositions de cette Constitution même en 2024, il est naturel de rencontrer des conflits », a-t-il lancé, avant de préciser qu’il n’y a pas eu de changements ni de modernisation des institutions, que ce soit la façon de nommer le CP, le DPP ou encore de recruter les officiers au sein du DPP. « Une réforme dans ce secteur se fait attendre depuis longtemps », a-t-il indiqué.

De son côté, Robin Ramburn, le président du Bar Council, a fait ressortir que ce conflit n’apporte rien de bon au système judiciaire. 

« On n’est pas insensible à ce qui se passe. On se retrouve dans cette saga, entre ces deux institutions. Si besoin est, on est prêt à aider, à donner notre point de vue de la profession d’avocat à la Cour », a-t-il précisé.

 

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